Hollande veut créer un “gouvernement de la zone euro”
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juillet 19, 2015
Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, le président de la République, tirant les enseignements de la crise grecque, réitère sa proposition de créer un gouvernement de la zone euro.
C’est un hommage sincère à Jacques Delors que François Hollande rend dans sa tribune parue au Journal du Dimanche, à l’occasion de l’anniversaire de l’ancien ministre de l'Economie et ex-président de la Commission européenne, qui fêtera ses 90 ans lundi. Et le chef de l’Etat, sollicité par le JDD, s’est d'autant plus volontairement prêté à l'exercice que c’est une nouvelle fois l’occasion, pour lui, de se féliciter de l’accord arraché lundi dernier à Bruxelles. C'est cet accord, qui ouvre la voie à un troisième plan d'aide à Athènes en échange de nouvelles réformes drastiques, a permis à la Grèce d'échapper au Grexit.
"L’Europe a laissé ses institutions s’affaiblir". "La zone euro a su cette semaine réaffirmer sa cohésion avec la Grèce. La qualité de la relation franco-allemande y a été pour beaucoup. L'esprit européen a prévalu", écrit François Hollande. C’est justement cet esprit européen que le Président nous invite à retrouver : "L’Europe a laissé ses institutions s’affaiblir. Les peuples se détournent à force d’être contournés", dit-il. Puis le chef de l’Etat met en garde, comme il le fait très souvent, contre ceux qui prospèrent sur la décrépitude de l’Europe, les extrémistes de tout bord.
Un gouvernement et un parlement de la zone euro. Enfin, François Hollande revient sur sa proposition de gouvernement de la zone euro, évoquée dans son discours du 14 juillet. C’est la réponse que le chef de l’Etat ne cesse de porter depuis lundi. Cette fois, il le fait par écrit et rappelle que c’est justement une idée de Jacques Delors. Et il précise à nouveau qu’à ce gouvernement de la zone euro, il faudra ajouter "un budget spécifique" ainsi qu’un "Parlement pour en assurer le contrôle démocratique".
Constituer "une avant-garde". "Ce choix appelle une organisation renforcée et avec les pays qui en décideront, une avant-garde. La France y est prête parce que, comme Jacques Delors nous l'a montré, elle se grandit toujours quand elle est à l'initiative de l'Europe", poursuit le président de la République. Reste à voir si convoquer le souvenir du grand bâtisseur Delors suffira à transformer l’espoir européen de François Hollande en réalité.