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La part des produits alimentaires biologiques dans le panier de courses des Français a reculé de 6,4% à 6% en 2022, selon une étude – Le pouvoir d’achat en baisse à cause de l’inflation

Écrit par sur juin 4, 2023

La part des produits alimentaires biologiques dans le panier de courses des Français a reculé de 6,4% à 6% en 2022, a indiqué l’Agence bio lors d’une conférence de presse, illustrant la crise que traverse le secteur avec un besoin “urgent” de relancer la demande.

La part du bio dans les achats se replie dans un contexte de “recul inédit” de la consommation alimentaire à domicile des ménages (-5,1%), qui ont vu leur pouvoir d’achat se rétracter à cause de l’inflation.

En comparaison, la part de bio dépasse 10% dans les caddies d’autres pays européens comme le Danemark ou l’Autriche, qui ont des politiques “très volontaristes”, a souligné Laure Verdeau, directrice de cette agence en charge du développement et de la promotion de ce mode d’agriculture.

Les ventes de produits bio pour la consommation à domicile, qui représentent 92% des débouchés du secteur, en valeur ont baissé de 4,6% l’an passé, s’établissant à 12 milliards d’euros.

“La plus forte baisse touche les 3.000 magasins bio, avec une chute de la fréquentation et près de 200 fermetures”, a indiqué Mme Verdeau. Leurs ventes se replient de 8,6%, et celles de la grande distribution de 4,6%.

A l’inverse, les 26.000 fermes bio, “qui font la conjugaison du bio et du local, sont en croissance” a-t-elle ajouté, avec des ventes qui progressent de 3,9%.

En 2021, les ventes de produits bio destinés à la consommation à domicile (supermarchés, vente à la ferme, etc.) avaient déjà reculé de 1,4%, une première baisse inédite depuis 2010.

Les ventes de produits bio pour la consommation hors domicile ont, pour leur part, augmenté de 17% en 2022, première année de reprise de pleine activité pour les restaurants après la pandémie de Covid-19.

La part des denrées bio reste stable dans la restauration collective avec 7% des achats – encore loin de l’objectif de 20% fixé en 2018 dans la loi Egalim – et tombe de 2% à 1% dans la restauration commerciale, pour laquelle “tout reste à faire”, a estimé Mme Verdeau.

“Le marché se pilote autant par l’offre dans les champs que dans la demande dans les assiettes”, a-t-elle commenté, soulignant le besoin “urgent” de relancer la consommation.

Pour aider l’agriculture bio à traverser cette crise de croissance, le ministre de l’Agriculture a annoncé mi-mai une “enveloppe de crise” dotée de 60 millions d’euros.