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Pourquoi vos cigarettes vont vous coûter plus cher

Écrit par sur avril 30, 2023

La première vague d’augmentation était intervenue au 1er mars. La seconde s’appliquera lundi. Au 1er mai, les fumeurs de l’Hexagone vont débourser de 20 à 70 centimes d’euros de plus pour acheter leurs cigarettes favorites. Comme le confirme le site des Douanes, le paquet de 20 Lucky Strike Bleu coûtera 40 centimes de plus, idem pour les Vogue L’Optimum Gold ou les Winfield rouge. Une inflation qui touche aussi le tabac à rouler, dont les pots de 30 g franchissent désormais les 15 euros.

En près de dix ans le prix du tabac a augmenté de 70 %. En 2004, un paquet de 20 cigarettes coûtait en moyenne 5 euros. La barre symbolique des 11 euros est désormais atteinte, ce qui fait de la France un des pays au sein de l’Union européenne où le tabac coûte le plus cher après l’Irlande.

Cette flambée incitera forcément les fumeurs frontaliers à se rendre dans les pays limitrophes pour y acheter leurs paquets à moindre prix. En Espagne, il est de 5 euros en moyenne et de 7,50 euros en Belgique. Le risque est aussi de voir les consommateurs se reporter sur les cigarettes de contrebande dont les saisies ont augmenté de 60 % entre 2021 et 2022, pour atteindre 650 tonnes l’année dernière.

Un tarif assumé par le gouvernement

Ce tarif élevé est totalement assumé par le gouvernement français, qui avait annoncé vouloir porter le prix de toutes les cigarettes à ce niveau d’ici à janvier 2024. La stratégie dévoilée dès l’automne dernier est double : lutter contre le tabagisme et indexer les prix du tabac sur ceux de l’inflation. Jusqu’à présent, les autorités se référaient à l’inflation mesurée deux ans en arrière pour fixer les prix du tabac.

Ce délai a été ramené à un an par décret dans la récente Loi de financement de la Sécurité sociale. « Ça serait assez paradoxal que la hausse des cigarettes soit moins élevée que l’inflation, car cela signifierait que finalement le prix baisserait », avait signifié la Première ministre Élisabeth Borne.

Les dépenses liées au tabac pèsent sur le budget des ménages. Une récente étude de l’Alliance contre le tabac (ACT) a dévoilé qu’en moyenne, un fumeur déboursait 207 euros par mois. Une somme conséquente qui n’a bien sûr pas les mêmes effets en fonction des revenus. Chez les personnes vivant sous le seuil de pauvreté, le tabagisme peut représenter jusqu’à 30 % des dépenses d’un ménage, relevait l’ACT.

Pas d’impact sur les accros au tabac

Du côté des médecins, on salue cette nouvelle hausse de prix. « Je m’en réjouis ! C’est clairement la mesure la plus efficace pour faire baisser le nombre de fumeurs, bien plus que n’importe quelle campagne de prévention », s’exclame Alexandre Duguet, pneumologue à la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Mais attention, prévient le médecin, pour avoir un impact, l’augmentation doit être significative : « entre 15 et 30 % ». Il faut, répète-t-il, aller plus loin et prendre exemple sur l’Australie, où le paquet à 25 euros vaut de l’or.