L’énergie nécessaire à la fabrication des puces électroniques va monter en flèche et leurs principaux fabricants, situés en Asie, doivent donc s’engager à réduire leurs émissions
Écrit par Jonathan PIRIOU sur avril 29, 2023
L’énergie nécessaire à la fabrication des puces électroniques va monter en flèche au cours de cette décennie et leurs principaux fabricants, situés en Asie, doivent donc s’engager à réduire leurs émissions, a exhorté Greenpeace dans un rapport.
Des smartphones aux voitures en passant par le matériel d’intelligence artificielle, l’industrie mondiale des semi-conducteurs devrait émettre 86 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone en 2030, soit plus du double des émissions totales du Portugal en 2021, selon l’organisation de défense de l’environnement.
Son rapport se concentre sur les plus gros fabricants au monde, en particulier le fournisseur de puces d’Apple, Taiwan Semiconductor Manufacturing (TSMC), et Samsung Electronics en Corée du Sud.
Greenpeace accuse les fabricants de consommer trop d’électricité, l’une des principales causes de l’augmentation des émissions de l’industrie électronique mondiale. Or en Asie de l’Est, la fourniture d’électricité dépend fortement du gaz naturel et du charbon, déclare Greenpeace.
Parmi tous les fabricants de semi-conducteurs étudiés, TSMC est celui dont la consommation devrait augmenter le plus avec +267% attendu d’ici 2030, date à laquelle TSMC consommera autant d’énergie qu’environ un quart de la population de Taïwan, selon le rapport.
En Corée du Sud aussi, les émissions de l’industrie des semi-conducteurs devraient augmenter, en grande partie à cause de la “croissance continue des émissions” de Samsung, souligne Greenpeace. Samsung utilisera plus d’électricité pour fabriquer des puces en 2030 que l’ensemble de Singapour en 2020, selon l’ONG.
Pourtant, aucune de ces entreprises ne s’est engagée à respecter les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius, ni à passer à 100% d’énergies renouvelables d’ici à 2030, selon le rapport.
“La plupart des fournisseurs de l’industrie électronique étudiés ont fixé des objectifs à long terme pour la réduction des émissions de carbone, mais leur calendrier ne reflète pas le niveau d’ambition nécessaire pour faire face à un changement climatique catastrophique”, déplore Greenpeace.