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Changer l’air en eau potable : vers une ressource inépuisable ?

Écrit par sur avril 20, 2023

La ressource en eau va-t-elle devenir un jour inépuisable ? Peut-être, à en croire certains projets de transformation de l’air en eau potable, comme celui mis au point par un varois, qui promet de produire 100.000 litres d’eau par jour !

C’est plus qu’une innovation : peut-être un moyen de résoudre la future crise de l’eau ! Jacques Benveniste, entrepreneur varois à la tête de Home Atmospheric Water, a mis au point un prototype permettant de transformer l’air… en eau potable ! Ni miracle, ni tour de magie, son projet est prêt à être commercialisé et attend l’aval des autorités de santé. Comment produire 100.000 litres d’eau par jour grâce à l’air ? Séquence explications.

Grâce au “point de rosée”

Le projet de Jacques Benveniste ne vient pas de nulle part : son processus pas si alambiqué lui a tout de même valu le Prix de l’innovation aux Etats-Unis en 2017, comme nous le rappellent nos confrères de Nice-Matin, qui nous ont fait connaître son existence. Une “première usine mondiale d’embouteillage d’eau atmosphérique” en 2024, c’est ce que promet Jacques Benveniste, prêt à remplir les premiers contenants, des bouteilles siglées “eau atmosphérique”. En attendant l’accord de l’ARS (agence régionale de santé), l’eau déjà fabriquée sert à arroser les espaces verts de la commune de Grimaud, dans le Var, où le maire, partenaire du projet, a sanctuarisé deux hectares pour construire la future entreprise.

D’où vient cette eau ? Pas de la nappe phréatique, mais du ciel, une ressource quasiment inépuisable, précise Benveniste, qui a même été reçu par l’Elysée, signe de l’intérêt énorme de ce projet. Le procédé est simple, c’est celui de la régénération de l’air, qui se base sur le principe de la rosée du matin. La machine capte l’humidité de l’air ambiant en la transformant en eau potable : l’air entre d’abord dans la machine, passe dans un filtre, qui le dépollue, puis la machine condense l’humidité capturée dans cet air purifié. Tout le processus ne demande que peu d’énergie, et surtout aucun apport de chlore ! La seule difficulté est de trouver un air chargé en humidité, ce qui est souvent le cas près de la Méditerranée.

Sur le terrain proposé par le maire de Grimaud, et après un investissement certes non négligeable de 50 millions d’euros, Jacques Benveniste prévoit de construire un bâtiment de 5.000 m² capable de produire “100.000 litres d’eau par jour”, ce qui devrait aboutir à la création de 90 emplois. Un atout bénéfique pour l’économie de la région, et un coup médiatique certain pour les prochaines bouteilles estampillées “made in Grimaud“.

Feux, accès à l’eau potable, sécheresse : le Graal ?

A-t-on trouvé le Graal pour résoudre toutes les crises liées à l’eau, qu’on appelle aussi l’or bleu ? Il va falloir désormais suivre les premiers pas de ce projet dans le monde réel, mais Jacques Benveniste voit déjà grand et loin. Il imagine déjà des bouteilles d’eau plate et d’eau gazeuse déclinées en différents formats pour la grande distribution et les hôtels, voire une “eau atmosphérique” aromatisée au citron de Menton (localisme, toujours !) ou encore des “glaçons atmosphériques” utiles pendant les canicules.Les solutions apportées par ce projet dans la gestion de la ressource en eau sont multiples, il ne s’agit pas simplement de business. A terme, ce procédé pourrait être une bonne alternative à la désalinisation de l’eau de mer. Par ailleurs, l’eau ainsi fabriquée pourrait venir alimenter des générateurs capables de lutter contre les incendies, même dans des zones escarpées. Au final, en tant que nouvelle ressource “inépuisable”, cette “eau atmosphérique” pourrait permettre de faire disparaître les problématiques liées à la sécheresse, et surtout de donner un accès à l’eau potable à toutes les populations pauvres qui en sont aujourd’hui dépourvues (2 milliards !). De là à parler d’un Graal, il n’y a qu’un pas, mais des projets de ce type commencent déjà à essaimer dans le monde entier, comme en Tunisie