Tous les droits humains sont gravement menacés” : l’alerte de l’ONU sur l’intelligence artificielle

Les multiples questions que pose le développement de l’intelligence artificielle (IA) n’ont pas échappé à l’ONU. Dans un bref communiqué, le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’institution, Volker Türk, a jugé que les récentes avancées en la matière représentaient une grave menace pour les droits humains, appelant les États à la mise en place de “garde-fous efficaces”.

“Conséquences non souhaitées”

“Je suis profondément troublé par le potentiel de nuisance des récentes avancées en matière d’intelligence artificielle“, a-t-il déclaré, ajoutant que “la dignité humaine et tous les droits humains sont gravement menacés”. 

“Nous suivrons ce dossier de près, nous apporterons notre expertise spécifique et nous veillerons à ce que la dimension des droits humains reste centrale dans l’évolution de ce dossier”, a-t-il assuré. Son alerte fait suite à l’appel de plusieurs dizaines de pays, dont les États-Unis et la Chine, à réguler le développement et l’utilisation d’intelligence artificielle dans le domaine militaire, évoquant les risques de “conséquences non souhaitées”. 

Le texte, signé par plus de 60 pays, évoque également des préoccupations relatives à “la question de l’implication humaine” ainsi que “le manque de clarté en ce qui concerne la responsabilité” et les “conséquences involontaires potentielles”. Parallèlement, différents pays démocratiques tentent d’encadrer le secteur. L’Union européenne travaille à son “AI Act”, censée encourager l’innovation et éviter les dérives. Il pourrait être finalisé fin 2023 ou début 2024, pour une application encore quelques années plus tard.Ces efforts de régulation sont néanmoins compliqués par une technologie qui progresse rapidement et qui infuse déjà nos vies quotidiennes, des smartphones à la santé et à la sécurité. Elle est devenue le nouveau champ de bataille des géants internet, Microsoft ayant pris une longueur d’avance en misant des milliards sur ChatGPT.