Tesla rappelle 360 000 voitures potentiellement dangereuses aux intersections

Les voitures autonomes ne sont pas encore tout à fait au point. Un régulateur américain a mis au jour des dysfonctionnements qui peuvent amener les véhicules Tesla à agir de façon potentiellement dangereuse aux intersections. C’est pourquoi l’entreprise va devoir mettre à jour son logiciel d’aide à la conduite sur 362 758 voitures.

Les investisseurs ont mal réagi à cet avis publié jeudi 16 février par l’Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA), et le titre du constructeur de véhicules électriques a cédé 5,69 % sur la séance

Le rappel porte sur tous les modèles de la gamme, S, X, Y et le modèle 3, équipés du logiciel FSD (Full Self-Driving) ou prévus pour le recevoir, mais sur des périodes de fabrication différentes, remontant, pour certains, jusqu’à 2016.

Le FSD, qui est en phase de test, est un logiciel dit de niveau 2, qui relève davantage de l’assistance à la conduite que de la conduite autonome.

Problème pour les changements de vitesse

Selon l’avis publié par la NHTSA, les défauts du logiciel, lorsqu’il est activé, peuvent amener le véhicule à continuer tout droit lorsqu’il s’est mis dans une voie de dégagement qui oblige théoriquement à tourner.

Une voiture dont le logiciel FSD est enclenché peut aussi traverser une intersection dotée de panneaux « stop » sans observer un arrêt complet, ou passer un carrefour avec des feux oranges fixes sans ralentir.

Selon l’Agence, les véhicules concernés peuvent également « ne pas réagir suffisamment à des changements signalés de limites de vitesse » ou ne pas intervenir lorsqu’un conducteur dépasse la vitesse maximum autorisée.

Pour remédier à ces défauts, signalés par la NHTSA, Tesla prévoit de procéder à une mise à jour du logiciel, à sa charge, est-il indiqué dans l’avis. Ce rappel ne nécessite pas de ramener son véhicule à un point de contrôle Tesla.

Musk parle de « mise à jour »

« Le terme ’’rappel’’ pour qualifier une mise à jour du logiciel est anachronique et simplement erroné », a tweeté Elon Musk, en réaction à l’annonce.

En juin 2022, la NHTSA avait publié un rapport mentionnant que des Tesla équipées d’un logiciel d’assistance à la conduite, actif à un moment ou un autre durant les 30 secondes précédant l’incident, avaient été impliqués dans 273 accidents de la route aux États-Unis.

Le ministère américain de la Justice a ouvert une enquête sur les systèmes d’aide à la conduite de Tesla, selon un document publié, fin janvier, par le régulateur boursier, la SEC. Dans le document, Tesla avait rappelé que le FSD et l’autre logiciel, dit « Autopilot », étaient « conçus pour être utilisés par un conducteur vigilant dont les mains sont sur le volant et qui est prêt à reprendre le contrôle à tout moment ».