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Liens de Valérie Pécresse avec Alstom: Une enquête préliminaire pour prise illégale d’intérêts ouverte au Parquet national financier

Écrit par sur décembre 2, 2022

Une enquête préliminaire pour prise illégale d’intérêts a été ouverte au Parquet national financier (PNF) après un signalement d’élus soupçonnant Valérie Pécresse d’avoir détenu des stock-options chez Alstom tout en présidant l’autorité de transports Ile-de-France Mobilités (IDFM), a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Les élus écologistes IDFM avaient annoncé saisir la justice le 21 février, lorsque la présidente de la région Ile-de-France était candidate à l’élection présidentielle. Ces élus, dont David Belliard, adjoint (EELV) à la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), avaient déclaré « penser » que Mme Pécresse avait commis depuis son élection fin 2015 à la tête de l’Ile-de-France « une infraction de prise illégale d’intérêts ».

Ils s’appuyaient notamment sur un article en janvier du média en ligne Blast, selon lequel la présidente de la région avait « invisibilisé » des actions d’Alstom qu’elle détenait avec son époux afin qu’elles n’apparaissent plus dans ses déclarations d’intérêts. Jérôme Pécresse travaillait à Alstom jusqu’au rachat des activités énergie du groupe par General Electric en novembre 2015.

Un mois après, Mme Pécresse était élue à la tête de la région et créait rapidement, selon Blast, une fiducie, montage aussi connu sous le terme anglo-saxon de trust, pour qu’une banque gère ce portefeuille d’actions à leur place. Depuis, IDFM a commandé près de 2,4 milliards d’euros de matériel roulant à Alstom, selon les élus écologistes.

« Or Mme Pécresse ne s’est pas abstenue de participer pendant cette période à l’examen des dossiers et au choix des entreprises soumises au vote du CA (…) qui ont abouti au choix de l’entreprise Alstom comme fournisseur, (…) alors qu’elle et son époux étaient détenteurs d’actifs financiers de cette entreprise », affirmaient-ils.

« Après le début de son mandat, ni elle ni lui n’ont plus jamais été propriétaires d’actions Alstom, ni intéressés aux résultats de l’entreprise ou à l’évolution du cours de l’action », avait alors rappelé l’entourage de Mme Pécresse. « M. Pécresse a immédiatement vendu toutes les actions Alstom » qu’il possédait après l’élection de son épouse. Une fiducie a été constituée auprès d’une banque pour réceptionner le solde des actions « incessibles » et les vendre une fois devenues cessibles à un prix inférieur au cours de l’action, avait précisé la même source.

« Valérie Pécresse a scrupuleusement respecté les règles de prévention des conflits d’intérêts, en toute transparence avec la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) », a rappelé vendredi son entourage, sollicité par l’AFP. « C’est une énième boule puante des Verts selon leur méthode habituelle de calomnies pour salir », a-t-on ajouté, précisant que « toutes les pièces justificatives sur cette dénonciation calomnieuse » avaient été transmises à la justice.

« Les soupçons qui pèsent sur Valérie Pécresse sont très lourds et sont de nature à fragiliser IDFM », a réagi David Belliard, contacté par l’AFP et qui réclame que « lumière soit faite ». « Dans la situation chaotique que nous vivons dans les transports publics franciliens, nous attendons a minima de l’exemplarité de la part de nos élus dans leur gestion », a ajouté Jean-Baptiste Pegeon, autre élu EELV à l’origine de la saisine.