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Accusations contre Julien Bayou : Son avocate affirme “qu’il n’y a jamais eu aucune violence psychologique” et cible Sandrine Rousseau : “L’ambition politique ne peut pas tout justifier

Écrit par sur septembre 26, 2022

Julien Bayou se défend cette après-midi par la voix de son avocate. Me Marie Dosé fait savoir qu’il “regrette l’instrumentalisation du juste combat” contre les violences sexuelles faites aux femmes. Son avocate affirme “qu’il n’y a jamais eu aucune violence psychologique”  et elle déplore les atteintes à la vie privée. “L’ambition politique ne peut pas tout justifier” lance son avocate en référence directe aux propos de Sandrine Rousseau dans “C à vous”. “On assiste à la disqualification d’un homme dans le mépris le plus total d’un état de droit”.

Le patron du parti écologiste français Julien Bayou a quitté ses fonctions lundi, après des accusations de violences psychologiques envers son ex-compagne, contre lesquelles il estime ne pas pouvoir se défendre. « J’ai annoncé ce matin aux adhérents d’Europe Écologie les Verts (EELV) ma démission de mes fonctions de secrétaire national », explique Julien Bayou dans un communiqué, en précisant qu’il allait également quitter la présidence du groupe à l’Assemblée nationale, poste dont il était suspendu depuis quelques jours.

Cette décision intervient après des accusations de harcèlement moral par une ex-compagne. Les faits qui lui sont reprochés ne sont pas clairement connus, aucune plainte n’a été déposée et aucune enquête judiciaire n’a été ouverte. Cette affaire intervient dans le sillage d’une autre ayant secoué la gauche française, principalement le parti La France Insoumise (gauche radicale) de Jean-Luc Mélenchon, il y a quelques jours. Le jeune bras droit de M. Mélenchon, Adrien Quatennens, s’est « mis en retrait » le 18 septembre de sa fonction de coordinateur de LFI, reconnaissant notamment avoir giflé sa femme lors d’une dispute, après que son épouse eut annoncé son intention de divorcer.

M. Bayou, qui garde son mandat de député, a lui souligné être « accusé de faits qui ne (lui) sont pas présentés, dont (ses) accusateurs-ices disent qu’ils ne sont pas pénalement répréhensibles » et dont il ne peut pas se défendre « puisqu’on refuse de (l)’entendre ». Une « situation intenable », a-t-il estimé.

La cellule interne d’EELV sur les violences et harcèlements sexuels, avait été saisie en juillet, mais l’affaire a pris un nouveau tournant la semaine dernière, lorsque la députée écologiste et militante féministe Sandrine Rousseau l’a accusé de « comportements de nature à briser la santé morale des femmes ». Elle a raconté avoir « reçu longuement » une ex-compagne « très déprimée » de M. Bayou, affirmant qu’« elles sont manifestement plusieurs » concernées par ces comportements.

Et dimanche, l’ex-candidat EELV à la présidentielle Yannick Jadot a souhaité la mise en retrait du patron du parti « pour la sérénité de l’enquête » interne. Julien Bayou devait quitter ce poste lors du Congrès du parti prévu en décembre. En juillet il avait expliqué en juillet au quotidien Le Figaro qu’il s’agissait « d’une rupture qui s’accompagne de menaces à peine voilées à (son) endroit et d’une forme d’instrumentalisation que je ne peux que déplorer ».

Sur la chaîne franceinfo, la députée européenne EELV Karima Delli a souligné que « les violences faites aux femmes sont des sujets prioritaires », mais elle a aussi pointé qu’« une cellule (avait) été saisie », qui pour le moment « n’a rendu aucune conclusion ». « Je ne crois pas qu’on puisse faire justice soi-même, le tribunal de l’opinion ne doit pas exister », a-t-elle dit.