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Bac 2015 : derniers conseils aux parents des candidats

Écrit par sur juin 16, 2015

Le psychiatre Alain Braconnier, spécialiste des relations parents-enfants, livre ses pistes pour aborder la période des examens avec serénité.Le coup d'envoi des écrits du baccalauréat 2015 est pour mercredi, avec la traditionnelle première épreuve de philosophie. Les candidats sont stressés, mais leurs parents ne sont pas en reste. Alain Braconnier, psychiatre, chef de la consultation du centre médico-psychologique Philippe-Paumelle à Paris et spécialiste de la relation parents-enfants, aide les parents à aborder cette période délicate avec sérénité, pour le meilleur… et éviter le pire.Alain Braconnier : C’est un moment où tout le monde est angoissé, les enfants comme les parents. Du coup, on redoute surtout ce qui peut mal se passer. C’est important que les parents appréhendent ces événements avec un optimisme lucide : ne pas être désespérés sous prétexte que leur enfant n’a pas assez travaillé, mais adopter au contraire une attitude positive, et mettre en valeur les qualités de l’élève et ses matières fortes. Les parents sont alors plus objectifs, ce qui rend les adolescents moins angoissés. Ils connaissent leurs points faibles, mais abordent leurs épreuves avec leurs forces en tête. Le plus important est de savoir gérer ses angoisses et son appréhension. Il faut éviter à tout prix le déni de réalité comme moyen de se rassurer.

Quel comportement adopter entre chaque épreuve ?

Il faut conserver cet "optimisme lucide". Il reste des incertitudes sur les questions de l'épreuve, sur la capacité du candidat à y répondre, même s’il est considéré bon ou mauvais dans la matière du jour. Et ce n’est pas parce que l’on a le sentiment d’avoir raté l’épreuve du jour qu’on ratera nécessairement celle du lendemain. Il faut rester précis, concret, et objectiver tout en étant optimiste.

Les parents doivent-ils désacraliser le bac pour déstresser leur progéniture ?

Il ne faut surtout pas aborder les épreuves à la légère. Les jeunes ont besoin d’épreuves auxquelles se confronter, c’est un apprentissage. Mais il ne faut pas pour autant stresser l’adolescent : il l’est déjà suffisamment, quoi qu’il en dise !

Rassurer l’enfant, c’est bien, mais le stress des parents dans tout cela ?

Il est indispensable de rassurer l’enfant… mais tout autant le parent ! Si préparer son plat préféré ou l’accompagner à l’épreuve fait plaisir aux parents et les rassure, il ne faut pas hésiter ou avoir peur d’en faire trop… à condition que cela plaise au candidat bien sûr.

Comment gérer la période de flottement entre les écrits et les résultats de la première session ?

Il faut rester dans l’empathie, tout en évitant le "pessimisme défensif" : la tentation de se dire qu’on a raté pour ne pas être déçu par la suite est grande. Il faut rester précis et lucide, pour ne pas être trop stressé.

Et que faire si son ado n'est pas stressé ?

Il ne faut pas lui imposer de tension pour autant. Cependant, il serait bon de leur rappeler qu'un "optimisme béat" est un mauvais optimisme : comme dans le sport, on n’a jamais gagné avant d’avoir franchi la ligne d’arrivée. Et on n’est pas à l’abri d'une surprise. Il faut donc rester sous pression tant qu’on n’a pas eu les résultats. Les parents peuvent, pour se rassurer, proposer un contrat à leurs enfants : tu as besoin de te détendre, d’accord. Mais on fixe une date à laquelle tu te remets à travailler, au cas où.

Avec un adolescent, il est parfois difficile de faire la part entre la réalité de ses sentiments et les faux-semblants… Comment connaître véritablement son état d'esprit ?

C’est le côté paradoxal de cette période de la vie. Les adolescents provoquent pour tester et s’affirmer, c’est une manière de se montrer sûrs d’eux. Mais en réalité, ils ne sont pas sûrs d’eux, et au fond ils sont angoissés.

Un ultime conseil aux parents ?

Comme pour les lycéens, dans trois semaines, tout sera terminé ! C’est la dernière ligne droite. Les parents ne doivent en aucun cas communiquer leur stress de manière négative en répétant à leurs enfants qu’ils n’ont pas assez travaillé – les provoquer sur ce terrain ne leur donnera pas nécessairement le déclic, d’autant qu’il est trop tard pour s’y mettre -, mais au contraire, leur répéter qu’ils ont confiance en eux. Et, bien sûr, ne pas leur parler que du bac !