Energie : des aides ciblées pourraient remplacer le bouclier tarifaire
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juillet 9, 2022
Passer d’un dispositif d’aide global à un accompagnement orienté vers les plus modestes, afin de soulager les finances publiques face à l’explosion des cours de l’énergie. C’est la voie qu’a évoqué samedi la Première ministre, Elisabeth Borne, en marge des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence.
« Le travail est en cours […] On ne va pas exposer les Français les plus modestes à des hausses inconsidérées du prix de l’énergie. […] Mais il faut passer de mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés », a précisé la cheffe du gouvernement devant la presse.
Et pour cause, la facture du bouclier tarifaire mis en place l’an dernier par l’Etat et récemment prolongé jusqu’à fin 2022 devrait s’avérer très salée. « Plus de 20 milliards d’euros », soulignait déjà le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, en mars dernier – au moment où que le dispositif ne devait durer que jusqu’au printemps. Or, « s’il n’y avait pas de bouclier » sur le prix du gaz ni de plafonnement sur les prix de l’électricité, « l’électricité serait un tiers plus chère, et le gaz 45 à 50% » plus cher, a pointé samedi Elisabeth Borne.
« On n’imagine pas demander aux Français, à commencer par les Français modestes, de payer leur gaz 45% plus cher ou leur électricité un tiers plus chère », a-t-elle affirmé.
L’exécutif pourrait donc s’orienter vers un allègement progressif du bouclier, qui s’applique aujourd’hui sans conditions de ressources, afin de lui préférer des mécanismes orientés vers les ménages les moins aisés. A l’instar du chèque énergie de 100 euros distribué l’année dernière à 5,8 millions de ménages, ou encore de l’indemnité carburant de 100 à 300 euros octroyée aux travailleurs modestes.