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Aller-retour à Berlin : Valls à la limite du hors-jeu ?

Écrit par sur juin 9, 2015

Depuis samedi le Premier ministre et son entourage tentent de justifier son aller-retour au frais du contribuable à Berlin pour un match de football.L'affaire se corse pour Manuel Valls. Alors que son voyage samedi à Berlin pour assister à la finale de la Ligue des champions qui opposait le Barça à la Juventus Turin fait polémique, BFM TV révèle mardi 9 juin que deux enfants du Premier ministre était également du voyage. 

"La présence des enfants dans l'avion n'ajoute strictement rien au coût de l'affrètement" de l'appareil, a assuré à l'AFP l'entourage de Manuel Valls. Dernier argument avancé d'une défense poussive et plutôt fragile. "L'Obs" rembobine.

Samedi

Manuel Valls fait savoir qu'il fera une pause dans le congrès du Parti socialiste, en se rendant le soir même à Berlin pour la finale de la Ligue des champions de football. Un voyage à 16.000 euros pour un peu plus de 3 heures de vol.

A la question de savoir s'il se déplaçait aux frais de l'Etat, il répond :

Je suis Premier ministre. Je me déplace avec les moyens que vous connaissez. N'essayez pas de créer de faux débats".

Et explique ainsi le motif de son aller-retour : "Je vais à Berlin à l'invitation de Michel Platini qui est le président de l'UEFA. Nous aurons une rencontre – puisque dans un an nous accueillons l'Euro de football (…) – je rencontrerai les dirigeants de l'UEFA", pour une réunion d'organisation sur l'Euro, "et j'assisterai à un beau match de football".

Dimanche

Dès le lendemain matin, la droite n'épargne pas Manuel Valls. Les Républicains (ex-UMP) parlent de "faute morale et politique" et le FN par la voix de son vice-président Florian Philippot fustige le "petit caprice footballistique pour aller voir deux équipes étrangères" du Premier ministre. 

Cette fois, c'est le Premier secrétaire du PS qui monte au créneau et tente de défendre le Premier ministre. Jean-Christophe Cambadélis, estime lors du "Grand Rendez-Vous" Europe 1-Le Monde-Itélé, que ce n'était

pas maladroit vu le nombre de Français qui ont regardé le match". 

Il a fait valoir au demeurant qu'il n'y avait "pas de séance de congrès" samedi soir. "Nous en avons discuté, il m'a donné ses raisons, et j'ai trouvé qu'elles étaient justifiées", a-t-il aussi confié.

Lundi 

La polémique continue d'enfler et Matignon maintient et précise sa défense : 

Le déplacement était "un déplacement à la fois institutionnel et officiel". Manuel Valls était l'invité du président de l'UEFA "pour deux choses", explique-t-on à Matignon : la première tient à l'organisation de l'Euro-2016 en France, "des discussions d'organisation en cours de calage", qui ont été abordées lors d'une rencontre avec M. Platini avant le match, vers 19h00.

Par ailleurs, sur fond de prochaine campagne pour la présidence de la Fifa, "la présence du Premier ministre français au côté du président de l'UEFA qui est français également, est un signal de soutien au travail que fait Michel Platini depuis quelques années", a-t-on fait valoir, en évoquant l'aspect "diplomatie sportive" du déplacement.

L'Elysée entre également dans la partie . François Hollande vole au secours de son Premier ministre et assure en marge du sommet du G7 en Allemagne que "le Premier ministre avait une réunion avec l'UEFA". 

"Moi-même, je rencontrerai Michel Platini (président de l'UEFA) mercredi", a-t-il ajouté.

Mais à ce stade, aucune trace de la tenue de cette réunion n'a été trouvée dans les différents agendas officiels.

Mardi 

Tandis que la polémique semblait se dégonfler un peu, BFM TV révèle que deux des enfants de Manuel Valls étaient également à bord de l'avion. "Pas de surcoût", jure l'entourage du Premier ministre. Mais leur présence affaiblie l'hypothèse de la réunion de travail. De quoi relancer la machine… 


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