LIVERPOOL-REAL: LA PRÉFECTURE DE POLICE DE PARIS DÉFEND SON BILAN APRÈS UNE SOIRÉE CHAOTIQUE
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 29, 2022
Alors que la polémique monte autour des responsabilités de chacun dans les couacs organisationnels de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, la préfecture de police de Paris a donné sa version sur BFMTV ce dimanche par la voix de sa porte-parole Loubna Atta.
A qui la faute ? Au lendemain des incidents qui ont émaillé la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid et Liverpool (1-0), avec des scènes de chaos aux abords du Stade de France et des dysfonctionnements évidents dans l’organisation de l’événement, la polémique enfle et la question des responsabilités n’est pas encore tranchée. Pour leur ligne de défense, l’UEFA et les autorités françaises dénoncent des tentatives d’utilisation de faux billets par des supporters britanniques. Une version mise à mal par des journalistes et fans présents sur place.
De son côté, la préfecture de police de Paris a donné sa version sur BFMTV par la voix de sa porte-parole Loubna Atta. “La police était chargée d’assurer la sécurité autour du stade et le rétablissement de l’ordre public. A partir du moment où des débordements ont été constatés, le préfet de police a pris la décision de faire venir en renfort des agents de sécurité privé, notamment, qui étaient chargés d’effectuer le premier filtrage pour laisser passer les spectateurs détenteurs de billets. Les forces de l’ordre ont appuyé ces agents au niveau des grilles du stade afin de trier les détenteurs de billets de ceux qui n’en avaient pas afin de laisser les spectateurs légitimes entrer dans le stade”, a-t-elle d’abord expliqué.
Est-ce qu’il y a eu une tricherie massive ?”
Et d’ajouter : “Beaucoup de spectateurs n’étaient pas munis de billets ou étaient détenteurs d’un faux billet. Est-ce qu’il y a eu une tricherie massive ? Et dans ce cas par qui a-t-elle organisée ? L’autre question, c’est la gestion des supporters qui sont venus en masse depuis l’Angleterre sans être détenteurs de billets. Ils ont pu être très bien canalisés sur la fan zone du cours de Vincennes où tout s’est déroulé dans de bonnes conditions dès l’ouverture.” Ça n’a pas du tout été le cas au Stade de France, où les bousculades et les mouvements de foule se sont enchaînés. Au total, 105 personnes ont été interpellées et 39 placées en garde à vue samedi soir à Paris.
La problématique identifiée était de savoir comment gérer le flux de supporters massif arrivant sur le territoire national sans billet. C’est pour cela que la fan zone a été créée et c’est pour cela que le préfet de police en a validé le principe. On a quand même enjoint très fortement les supporters sans billet à rester sur la fan zone, des messages de prévention ont été passés plusieurs fois. On avait dit aux supporters sans billet de rester sur la fan zone pour qu’ils puissent profiter du match. Certains ont tenté de rejoindre le Stade de France et ce sont notamment ces supporters qui ont créé des débordements et des mouvements de foule en faisant pression à l’entrée sur le premier barrage, et en exerçant une pression sur des supporters qui avaient des billets”, a souligné Loubna Atta au micro de BFMTV.
“Des enseignements vont être tirés”
La polémique monte pourtant autour des responsabilités de chacun, avec des conséquences redoutées en terme d’image à deux ans des Jeux olympiques de Paris. “Aucun incident grave n’est à déplorer, aucun blessé grave n’a été pris en compte par les pompiers. C’est aussi le bilan qu’il faut retenir. Sur le Stade de France, on peut dire que la police est intervenue en renfort, on a pu éviter un drame, comme celui qui est encore dans les têtes des supporters de Liverpool [avec le drame du Heysel] contre la Juventus en 1985, quand une poussée exercée lors des filtrages avaient mené à des incidents dramatiques. On n’en est pas du tout là hier sur le bilan”, s’est défendue Loubna Atta, tout en reconnaissant que “des enseignements vont évidemment être tirés”. Elle a également été interrogée sur l’utilisation de gaz lacrymogènes.
“L’utilisation de gaz lacrymogènes a été faite de manière encadrée pour faire cesser les tentatives d’intrusion et de mouvements de foule. On déplore évidemment que des familles aient pu être indirectement touchées”, a-t-elle répondu. Et de conclure en réponse à Jean-Luc Mélenchon, qui a dénoncé sur BFM Politique une image “lamentable et inquiétante” donnée par la France. “L’action de police a été menée : rétablir l’ordre et faire en sorte de ne pas avoir de blessé grave, a insisté Loubna Atta. Le match a pu débuter et se dérouler dans de bonnes conditions. On est toujours dans une démarche d’amélioration. Cet épisode ne peut pas être généralisé.”