Elie Buzyn, l’un des derniers témoins de la Shoah, est mort à l’âge de 93 ans
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 23, 2022
Un “militant du devoir de mémoire”. Elie Buzyn, l’un des derniers témoins de la Shoah, est mort à l’âge de 93 ans lundi 23 mai, a annoncé sa fille, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, à l’AFP. “Il est décédé ce matin. Il était entouré de sa famille”, a-t-elle déclaré. “Il a fait un malaise hier soir juste après une conférence de témoignages, où il était avec des jeunes pour ‘passer le relais’, une conférence, qui a été très émouvante, très bouleversante, qui l’a beaucoup touché.”
Natif de Pologne, ce rescapé du camp d’Auschwitz (Pologne) avait été arrêté en août 1944 dans le ghetto juif de Lodz, où sa famille était parquée. Elie Buzyn s’était installé en France en 1956. Il s’était longtemps tu après la Seconde Guerre mondiale, comme de nombreux autres survivants. Plus tard, il n’a eu de cesse de s’employer à transmettre la mémoire de la Shoah : en racontant son récit lors de conférences, ou en accompagnant plusieurs de ses petits-enfants ainsi que des groupes scolaires au camp d’Auschwitz-Birkenau.
Un “infatigable combattant de la mémoire”
“Il a transmis le relais avec une constance et une détermination incroyable jusqu’au bout”, a salué auprès de l’AFP le grand rabbin Haïm Korsia. Sur Twitter, Francis Kalifat, le président du Conseil représentatif des institutions juives (Crif), a rendu hommage à un “immense témoin de la Shoah et infatigable combattant de la mémoire”. “Jusqu’au bout, il a porté la parole des victimes de la barbarie nazie. Sa mémoire nous oblige.”
Du côté du gouvernement, Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe, a rendu hommage à “ce grand témoin, cette lumière de la transmission”, invitant à être “à la hauteur de son courage et de son message”.