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Victoires de la musique 2022 : la surprise… c’est qu’il n’y en a pas !

Écrit par sur février 12, 2022

Alors, on a dansé. En ouvrant les 37es Victoires de la musique, ce vendredi soir à la Seine Musicale, le président d’honneur de la cérémonie, Stromae, n’a pas fait de grand discours. Alors, il a chanté. Et invité le public et les téléspectateurs à le suivre dans sa chorégraphie. Le message est simple, basique. Tout le monde se lève pour la réouverture des grandes salles, le retour des grands concerts. De la bamboche, de la vie presque normale. « Show must go on », pouvait-on entendre dès le lever de rideau.

La soirée démarre tambour battant. Pas de blabla côté président. Ni côté animateurs avec un très (à ce stade-là, on peut même dire « trop ») sobre duo composé de Laury Thilleman et Olivier Minne. On accuse la cérémonie de s’étirer à chaque fois en longueur ? Cette année, elle court, elle court. On accuse les Victoires de manquer de diversité, de réduire le rap à la portion congrue ? Tiens, une première surprise : la présence d’entrée de jeu du Belge Damso — un des rois de la nouvelle génération — venu rejoindre sa compatriote Angèle sur scène. Avant qu’en toute fin de soirée, le rappeur SCH, récompensé en tant que musicien le plus écouté sur Internet cette année, ne vienne saluer ses collègues absents « Ninho, Naps, Laylow, Jul, Soso Maness… » qui « auraient aussi mérité de célébrer leurs Victoires ».

Le triomphe d’Orelsan

Plus tôt, le premier prix de la soirée (pour sa série Amazon Prime Video « Montre jamais ça à personne ») revenait justement à un rappeur, Orelsan. Il n’y en avait qu’un nommé. Mais il n’a pas fait le chemin pour rien. Blouson en cuir sur le dos, on aurait pu croire à un rockeur mais c’est bien avec un rap fiévreux, tumultueux, inspiré, que le trentenaire numéro 1 des ventes en 2021 met le feu sur scène en interprétant « L’Odeur de l’essence ». Sept minutes en apnée, diagnostic aussi percutant que corrosif sur l’époque. L’odeur de l’essence… et du succès.

ur scène, les prestations s’enchaînent. Souvent très belles, parfois étonnantes. Comme Julien Doré chantant littéralement sur la Seine, ou plutôt sur une péniche voguant près de la salle de Boulogne-Billancourt. Puis c’est le vibrionnant Hervé (soleil dans la nuit) qui débarque devant le public dans une… estafette. Avant le joli passage du duo Terrenoire. Les Stéphanois seront finalement couronnés « révélations masculines ». Y a d’la joie.

« C’est tellement fort »

Avant le retour des beaux jours, c’est aussi le retour du disco, symbolisé par la tenue « boule à facettes » de Juliette Armanet. Mais, sur le même thème, c’est Clara Luciani — autrice d’un hommage très seventies à Patrick Juvet — qui remporte la mise, interprète féminine et meilleur album. Son disque s’appelle « Cœur ». Le sien, on l’entendait presque, battant forcément à toute allure au moment d’aller chercher sa Victoire. Les larmes étaient là. « C’est tellement fort, je suis très, très heureuse. »

Orelsan et Clara Luciani, favoris de la soirée, ont tenu leur rang. En musique, comme en politique, la surprise réside parfois dans le fait… qu’il n’y en ait pas. « Faut croire que la vie est belle, j’vais pas te cacher que la vie est belle », chante le rappeur dans « Seul avec du monde autour », une des chansons de son dernier album. Elle est belle, oui, pour ces deux-là. Lui, en nombre de Victoires (neuf désormais), n’est plus qu’à une longueur d’une légende comme Johnny Hallyday. Elle, en glanant sa troisième distinction en trois ans, entre aussi dans la cour des grandes. Seuls avec du monde autour…

Le palmarès

Création audiovisuelle : « Montre jamais ça à personne » d’Orelsan

Victoire d’honneur : Jacques Dutronc

Artiste masculin : Orelsan

Artiste féminine : Clara Luciani

Chanson originale : « l’Odeur de l’essence » (écrite par Orelsan),

Album : « Cœur » de Clara Luciani

Révélation féminine : Barbara Pravi

Révélation masculine : Terrenoire

Concert : « Paradis »de Ben Mazué

Album féminin le plus streamé : Aya Nakamura pour « Aya »

Album masculin le plus streamé : SCH pour « Jvlivs II »