Une exposition sur les 4 résistants entrés au Panthéon

Le Président de la République a personnellement choisi l'artiste Ernest Pignon-Ernest, qui est un des précurseurs du street art en France. Depuis 1966, il colle des personnages grandeur nature sur les murs des villes partout dans le monde. Le président s'est rendu à son atelier à Ivry en compagnie de la ministre de la culture Fleur Pellerin. Il a découvert ses croquis, sa manière particulière de préparer ses dessins. Ernest Pignon-Ernest est aujourd'hui âgé de 73 ans. Il a personnellement connu Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion. Il en a discuté d'ailleurs avec le président. Et une semaine après la visite présidentielle, l'Elysée lui a fait savoir que François Hollande souhaitait qu'il réalise les portraits des 4 résistants. Une commande qui ne se refuse pas. 

Vous verrez ces 4 portraits de 8m X 4M50 dessinés au fusain et à la pierre noire sur la façade du Panthéon. Portraits sous lesquels passeront ce soir les cercueils qui seront exposés au public avant de retrouver les caveaux qui leur sont attribués. 

Pour les cercueils, chaque cas est différent. Les enfants de Germaine Tillion et ceux de Geneviève de Gaulle-Anthonioz ont voulu garder les corps de leurs mères dans les caveaux familiaux. Les cercueils des deux résistantes sont donc remplis de la terre issue de leur sépulture respective. Par contre, les descendants de Pierre Brossolette et ceux de Jean Zay ont accepté que l'urne des cendres de leurs parents repose dans le cercueil qui entrera au Panthéon. Avant d'arriver à cet accord, ce sont des négociations délicates que mènent les organisateurs de la panthéonisation avec les familles. En l'occurrence Lionel Laval, le directeur de la société shortcut, en charge de la cérémonie où rien n'est laissé au hasard. 

La vie des résistants exposée jusqu'au 31 mai

Lionel Laval a déjà organisé 4 cérémonies d'entrée au Panthéon. Les préparations durent 5 mois et mobilisent 20 personnes à temps plein. Une fois les cercueils dans les caveaux, reste au public l'exposition dans la nef du Panthéon. Elle retrace la vie des 4 résistants. L'exposition est gratuite jusqu'au 31 mai. Mais vous pourrez la voir jusqu'au 10 janvier 2016. Vous découvrirez ces 4 vies exemplaires de résistants. Des vies où le courage le dispute à l'intelligence. La volonté à la morale. Parmi ces documents, photos et archives sonores, on peut entendre la voix de Germaine Tillion, se souvenir des camps. 

Au début de la guerre, avant qu'on appelle ça entrer en résistance, on disait : il faut faire quelque chose. Germaine Tillion, Jean Zay, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, et Pierre Brossolette ont été parmi les premiers à la faire, cette chose qui n'est pas une chose. Ils entrent donc ici, et avec eux, une fois de plus, les anonymes, formant ce que Malraux avait appelé lors de son fameux discours de 1964, à l'occasion de la panthéonisation de Jean Moulin : le terrible cortège.