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Drame de Clichy-sous-Bois : les deux policiers relaxés

Écrit par sur mai 18, 2015

Le tribunal correctionnel de Rennes a mis fin lundi à dix ans de suspens en décidant que les deux policiers poursuivis dans cette affaire pour non-assistance à personne en danger n'étaient pas coupables.Dix ans se sont écoulés mais l'attente était toujours aussi importante. Lundi, après plusieurs jours de procès en mars dernier, le tribunal correctionnel de Rennes a relaxé les deux policiers jugés après la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois. Dans le cadre d'une course-poursuite avec la police, le 27 octobre 2005, ces deux jeunes avaient péri électrocutés en rentrant dans un transformateur EDF tandis qu'un troisième avait été brûlé sur 10 % du corps. Les deux policiers mis en cause, Sébastien Gaillemin et Stéphanie Klein, étaient poursuivis pour non-assistance à personne en danger et encouraient jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.

À la suite de ce tragique événement, les banlieues s'étaient enflammées durant trois semaines. Ces soulèvements contre la police, accusée d'avoir laissé mourir Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, s'étaient propagés comme un traînée de poudre dans les cités. Des journées et des nuits d'émeute avaient suivi, au cours desquelles des véhicules, des établissements publics avaient été incendiés. Avec une partie du pays au bord du chaos, le gouvernement avait dû décréter l'état d'urgence.

Deux thèses bâties autour d'une même phrase

Les audiences du procès, qui s'est tenu du 16 au 20 mars, avaient mis en avant deux thèses qui se défendent l'une comme l'autre. Toutes deux sont bâties autour d'une même phrase: celle de Sébastien Gaillemin, gardien de la paix et affecté à l'époque à la police de proximité.

Sur le terrain ce 27 octobre 2005 et en voyant des jeunes se diriger vers l'installation électrique, il avait indiqué sur les ondes policières: «S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau». Cet appel avait été réceptionné par Stéphanie Klein, alors au standard du commissariat de Livry-Gargan.

Pour les parties civiles, qui réclamaient au total près de 1,6 million d'euros de dommages et intérêts, cette phrase révèle que les fonctionnaires de police savaient que les jeunes avaient pénétré ce lieu mortel et qu'ils avaient volontairement omis d'alerter les secours.

Relaxe requise par le parquet

Pour la défense, au contraire, cette même phrase indiquait que le danger évoqué était hypothétique. «S'ils rentrent…» avait donc ainsi déclaré le gardien de la paix. À la barre, Sébastien Gaillemin avait aussi expliqué avoir vérifié, par deux fois, qu'il n'y avait personne dans le site EDF. Il avait ensuite quitté les lieux, persuadé que les jeunes n'y étaient pas. Convaincu par la version policière, le parquet avais requis en mars la relaxe.

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