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Ce Real n’y était pas à Turin, mais il n’est pas si loin de Berlin

Écrit par sur mai 6, 2015


Malmené, le Real Madrid a finalement concédé une courte défaite sur le terrain de la Juventus (2-1) qui lui laisse de bonnes chances d'accéder à la finale de la Ligue des champions. Mais il devra corriger beaucoup de choses pour sortir une équipe turinoise décidément très coriace. Notre antisèche.

Le jeu : Au contraire de la Juve, le Real n'y était pas

La Juventus a prouvé qu'elle ne savait pas que défendre. Elle a mis plus d'intensité et de discipline tactique d'entrée de match, mais c'est son mouvement en attaque qui a déséquilibré un Real assez bancal. La Vieille Dame aurait dû capitaliser davantage sur ce temps fort dans les 25 premières minutes. Derrière, elle a affiché ses limites avec un bloc trop bas sur les phases de possession madrilènes, à l'image du but égalisateur et de la barre de James.Les Turinois ont joué différemment à la reprise. Plus "à l'italienne", en commettant davantage de fautes loin du but justement pour casser ces phases de possession du Real, et tenter de le contrer à la première occasion. Un choix payant, car c'est sur un penalty consécutif à une contre-attaque parfaitement menée que la Juve a inscrit le but de la victoire. Un but qui illustre aussi les insuffisances défensives, notamment dans le repli, du club merengue à Turin.

Les joueurs : Le cauchemar de Ramos, le rêve de Morata

Si le Real est apparu aussi déséquilibré dans le Piémont, c'est surtout parce que les choix tactiques de Carlo Ancelotti n'ont pas été payants. Sergio Ramos, si brillant défenseur, a vécu un calvaire au milieu. Il n'a jamais trouvé le juste positionnement, et a multiplié les ballons perdus. Si le Real n'a pas davantage sombré dans l'entrejeu, il le doit à Toni Kroos, précieux à la récupération comme à la relance. Devant Gareth Bale a été transparent et Cristiano Ronaldo peu en vue. Mais le Portugais a su inscrire ce but qui pourrait valoir de l'or au retour. C'est déjà énorme.Massimiliano Allegri a été plus inspiré qu'Ancelotti. L'entraîneur turinois a tenté un pari gagnant en alignant le jeune Stefano Sturaro, auteur d'un match plein dans l'entrejeu, tout comme Arturo Vidal et Claudio Marchisio. Mais c'est surtout le duo d'attaque turinois qui a fait la différence. Carlos Tevez, dans la lignée de sa saison, mais aussi Alvaro Morata. L'Espagnol, inexpérimenté à ce niveau, a parfaitement négocié ses retrouvailles avec le Real, au-delà d'un but qu'il n'a pas célébré. Enfin, Giorgio Chiellini a donné de sa personne pour que la Juve tienne dans les moments chauds.

La stat : Le Real favori pour aller en finale malgré sa défaite

La Juventus a gagné, mais elle a encaissé ce but à domicile qui fait souvent la différence en Coupe d'Europe. Malgré sa défaite, le Real a ainsi 50,7% de chances de se qualifier pour la finale, contre 49,3% pour la Juventus. Ce n'est donc pas forcément un mauvais résultat pour le club espagnol.

Ce qui aurait pu tout changer

Sur le match, c'est la barre de James Rodriguez. Le Real a eu une énorme opportunité de mener à la pause, et cela aurait considérablement changé les données d'un match que la Juventus n'aurait pas pu aborder de la même façon à la reprise. Mais de manière plus générale, l'absence de Luka Modric a encore été très préjudiciable pour le Real, tant le Croate est le garant de cet équilibre qui a fait défaut aux Madrilènes à Turin. Peut-être encore plus que celle de Paul Pogba pour la Juventus, même si l'apport offensif du Français aurait pu permettre aux Turinois de signer un succès plus large.