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Mutation du Covid-19 : faut-il abattre les visons élevés en France ?

Écrit par sur novembre 6, 2020

TRANSMISSION – Après une mutation problématique du coronavirus provenant d’élevages de visons danois, qui pourrait menacer l’efficacité d’un futur vaccin humain, la France va-t-elle devoir elle aussi abattre ces animaux ?

Le Danemark, premier exportateur mondial de peaux de visons, a suscité l’inquiétude mercredi en annonçant l’abattage massif de tous les visons du royaume – soit plus de 15 millions de têtes – à la suite de la découverte d’une mutation du coronavirus transmissible à l’homme, qui a déjà été décelée chez 214 personnes.

Selon les explications des autorités danoises, le “Cluster 5”, dont la souche a été identifiée en début de semaine, ne se traduit pas par des effets plus graves chez l’homme. Mais elle implique une moindre efficacité des anticorps humains, ce qui menace la mise au point d’un vaccin contre le Covid-19, objet d’une course contre la montre à travers le monde.

Interrogée par l’AFP, l’Organisation mondiale de la Santé a dit suivre la situation de près et être en lien avec les autorités danoises. De leur côté, les Pays-Bas ont également décidé, par mesure de précaution, de décimer leurs élevages de visons. Mais quelle est la position de la France, où quatre élevages rassemblent plusieurs milliers de visons ?

Des élevages français “sous surveillance”

Selon le ministère de la Transition écologique, les quatre élevages de visons français sont sous “surveillance” depuis l’été, après une alerte des autorités néerlandaises faisant état début juin d’une contamination de visons par le Covid-19. Une surveillance de la mortalité a été mise en place et “les mesures de biosécurité sont d’ores et déjà renforcées dans ces élevages”, a-t-on ajouté de même source. “Et nous prendrons les mesures adaptées en fonction de l’évolution de la situation”.

Suivant les recommandations de l’agence sanitaire Anses, des analyses PCR et sérologiques (pour détecter la présence du virus et d’anticorps respectivement) seront réalisées “sous forme d’étude scientifique” en novembre et décembre, période des abattages saisonniers des visons élevés pour leur fourrure, a précisé le ministère. La situation sanitaire exige un arrêt rapide de l’élevage des visons.– Loïc Dombreval, député LaREM des Alpes-Maritimes

Mais pour le député LaREM des Alpes-Maritimes, Loïc Dombreval, également vétérinaire, ces décisions ne sont pas suffisantes. Seul l’abattage est efficace selon lui. “Il faut prendre cette mesure de précaution, ce principe de précaution élémentaire, c’est ce que font les Pays-Bas, c’est ce que fait le Danemark, il faut absolument le faire en France”, appelle-t-il de ses voeux, alors qu’il alerte depuis plusieurs mois sur les risques liés aux visons.

“Les virus se multiplient dans les cellules du vison, mutent, ressortent, et infectent l’homme, c’est un véritable danger”, alerte-t-il sur FranceInfo. Et si le vison est particulièrement dangereux dans la transmission du virus, c’est parce que “c’est un animal comme le furet qui a quasiment exactement les mêmes récepteurs à coronavirus que nous”, explique Loïc Dombreval. Ainsi, poursuit-il, “la transmission d’un virus comme le Covid-19 du vison à l’homme et de l’homme au vison se fait de façon extrêmement simple”.

En conséquence, “la situation sanitaire exige un arrêt rapide de l’élevage des visons”, plaide-t-il encore, alors que les fermes à fourrure spécialisées dans l’élevage de visons doivent fermer “sous cinq ans” selon les mesures prises en septembre par la ministre de la Transition écologique.

Du côté des scientifiques, la mutation d’un virus est banale et souvent anodine, et déterminer les conséquences concrètes d’une mutation est complexe. Des experts ont donc appelé le Danemark à diffuser davantage de données scientifiques pour mieux évaluer la mutation. Dans le Jutland du Nord, les autorités sanitaires estiment qu’environ 5% des malades pourraient être porteurs de cette souche, mais aucun cas récent n’a été signalé, rendant incertaine la preuve de la circulation effective du virus muté. 

Pour Viggo Andreasen, professeur d’épidémiologie à l’Université de Roskilde, cette mutation “a d’assez bonnes chances” de disparaître, à la condition d’être efficacement combattue. “Cela pourra prendre du temps”, a-t-il toutefois déclaré à l’agence danoise Ritzau, qu’il évalue à “un mois environ”.