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Coronavirus : un nouveau « protocole de déconfinement » pour les entreprises entre en vigueur mercredi

Écrit par sur juin 24, 2020

Les consignes s’allègent, mais la « vigilance » doit rester de mise. A partir du mercredi 24 juin, les entreprises sont invitées à se conformer à un nouveau « protocole national de déconfinement », afin de garantir « la santé et la sécurité des salariés » face au Covid-19. Diffusé par le ministère du travail, ce document de quatorze pages, dont une version quasi définitive a été dévoilée par Les Echos et que Le Monde a pu consulter, s’avère moins strict que le précédent protocole publié le 3 mai.

Principale évolution : le ratio de 4 mètres carrés par salarié n’est plus la référence absolue. Il peut certes continuer à « être retenu, à titre indicatif ». Mais la priorité, désormais, est d’offrir à « chaque collaborateur (…) un espace lui permettant de respecter la règle de distanciation physique d’au moins un mètre par rapport à toute autre personne » (collègue, client, usager, prestataire, etc.). Si l’écart d’un mètre ne peut pas être respecté – ou est « susceptible » de ne pas l’être –, « le port du masque est obligatoire » pour les personnes employées par la société.

Un « référent Covid-19 » désigné
Autre nouveauté : les employeurs « doivent accorder une attention toute particulière » à la main-d’œuvre de passage – « travailleurs détachés », « saisonniers », « intérimaires », « titulaires de contrats de courte durée ». Il s’agit de s’assurer que ces catégories soient aussi bien informées que les « autres salariés » sur la conduite à tenir.

Pour ceux qui sont « à risque de forme grave de Covid-19 » ou qui vivent avec une personne correspondant à un tel profil, « le télétravail doit être favorisé par les employeurs, sur demande des intéressés ». Peut-on en déduire que cette forme d’activité à distance n’est plus privilégiée pour les autres, contrairement à la ligne tracée par l’exécutif depuis la mi-mars ? Le protocole ne le dit pas explicitement, mais les faits montrent, de toute façon, que de plus en plus de salariés regagnent leur poste, depuis la levée graduelle du confinement, le 11 mai.

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Enfin, au chapitre des changements, un « référent Covid-19 » est désigné dans les entreprises de plus de dix salariés – le patron pouvant remplir cette fonction dans les sociétés d’une taille inférieure. La personne nommée veille à « la mise en œuvre des mesures définies et [à] l’information » des équipes.

A quelques bémols près, le patronat semble globalement satisfait de ce nouveau vade-mecum. « Nous sommes plutôt contents, confie Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef. Cela va permettre de déployer l’activité et de retravailler de façon plus pratique, dans un contexte où il faut continuer à faire attention. » Les règles applicables à partir de mercredi vont dans le sens de la « simplification », relève Alain Griset, président de l’Union des entreprises de proximité (artisans, commerçants, professions libérales) : « C’est bien. »

Réactions contrastées chez les syndicats

Il y a toutefois de « nouvelles obligations » qui laissent perplexe, enchaîne François Asselin, le numéro un de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Les organisations d’employeurs montrent ainsi du doigt le « référent Covid-19 » « Je ne vois pas trop l’utilité », lâche M. Asselin. « Les PME vont finir par avoir un référent sur tout », s’agace M. Roux de Bézieux. Le leader du Medef attend également des « précisions » pour savoir comment les quatorze pages de prescriptions vont s’articuler avec les quelque 100 guides sectoriels que le ministère a produits ou validés ces dernières semaines dans le même dessein.

Du côté des syndicats, les réactions sont contrastées. Catherine Pinchaut (CFDT) estime que la nouvelle version du protocole national « va dans le bon sens », en y décelant même « quelques avancées » par rapport à la précédente – notamment « la référence au dialogue social » et la préoccupation pour les intérimaires et saisonniers. Michel Beaugas (FO), lui, est plus réservé : « Le gouvernement répond aux attentes du patronat, afin de relancer la production et la consommation, alors même que le risque d’un rebond de l’épidémie n’est pas totalement écarté », s’inquiète-t-il.