Rester silencieux fait partie du problème » : des milliers de manifestants en France contre les violences policières
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juin 7, 2020
En anglais et en français, à Nantes et à Marseille, à Lyon et à Lille, les slogans se répondent. « I can’t breathe », scandent sur la place Massena, à Nice, les manifestants à l’évocation de George Floyd, mort lors de son interpellation par un policier, à Minneapolis (Minnesota), le 25 mai. « Je ne peux plus respirer », répète la foule au pied de la Tour Eiffel, à Paris, en référence aux derniers mots prononcés par Adama Traoré, mort à 24 ans après son interpellation par trois gendarmes à Persan (Val-d’Oise), le 16 juillet 2016. Samedi 6 juin, le mouvement de protestation contre les violences policières et le racisme, initié cinq jours plus tôt par une première manifestation devant le tribunal de Paris, a réuni 23 300 personnes en France, dont 5 500 dans la capitale, selon le ministère de l’intérieur. Malgré l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes sur la voie publique, les cortèges ont atteint jusqu’à 5 000 personnes à Lyon, 1 500 à Lille et à Nantes, plus de 3 000 à Marseille. A Bordeaux, au moins 2 500 personnes ont observé, agenouillés et pour certains le poing levé, une longue minute de silence. Vendredi soir, entre 1 500 et 3 000 personnes s’étaient déjà rassemblées devant le palais de justice de Rouen. « Le droit de manifester est mis de côté pendant la crise sanitaire, mais la politique continue. Il n’est pas question de ne pas faire entendre notre voix », revendique Axel Colombo, 27 ans, sur la place de la Concorde, à Paris.