La saison 2020 des ouragans s’annonce “supérieure à la normale” dans l’Atlantique
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 22, 2020
La saison 2020 des ouragans a débuté en avance, la semaine dernière, avec la tempête tropicale Arthur. Et pour la cinquième année consécutive, cette saison devrait voir défiler un nombre de tempêtes et ouragans supérieur à la moyenne.
La saison 2020 des ouragans sera probablement “au-dessus de la normale” dans l’Atlantique. Selon Neil Jacobs, responsable de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), cette saison pourrait compter entre 13 et 19 tempêtes tropicales dans l’Atlantique, dont six à dix pourraient se transformer en ouragans. Et trois à six d’entre eux pourraient atteindre la catégorie 3 ou plus, charriant des vents d’au moins 178 km/h.
Une saison en avance
La saison dure officiellement du 1er juin au 30 novembre, avec un pic en août et septembre. La moyenne annuelle est de six ouragans, dont trois majeurs. La saison a toutefois déjà débuté, avec une première tempête tropicale, Arthur, qui est passée la semaine dernière au large de la Caroline du Nord avant de disparaître dans l’Atlantique.
Si les prédictions s’avèrent justes, il s’agira d’un record de cinq saisons consécutives au-dessus de la normale, précise Gerry Bell, chef prévisionniste pour les ouragans à la NOAA. Il a appelé la population à se préparer, alors que les éventuelles opérations d’évacuation pourraient être perturbées par l’épidémie de Covid-19.
Le nombre de places dans les refuges “sera nécessairement réduit” à cause de ces impératifs sanitaires, explique Carlos Castillo, responsable de l’Agence fédérale de gestion des urgences (Fema). “Il est recommandé de trouver, dans la mesure du possible, de la famille ou des amis hors des zones (frappées) ou des hôtels hors de la zone d’évacuation”.
Pas forcément plus nombreux, mais plus intenses
L’année 2019 a été marquée par l’absence d’ouragans majeurs ayant frappé les Etats-Unis. Le pays a été épargné par l’ouragan de catégorie 5 Dorian, le deuxième le plus violent jamais enregistré, qui a dévasté l’archipel des Bahamas.
L’année précédente, les ouragans Florence et Michael avaient fait des dizaines de victimes et provoqué des dizaines de milliards de dollars de dégâts dans les Caroline du Nord et du Sud et en Floride. En 2017, les ouragans Irma et Maria avaient respectivement frappé la Floride et Porto Rico, faisant des dégâts immenses dans l’île caribéenne.
Le nombre de tempêtes tropicales et d’ouragans dans l’Atlantique Nord n’a pas augmenté dans les dernières décennies, mais un phénomène a été observé : ils tendent à être plus intenses. Selon certains experts, ce serait une conséquence du changement climatique.
“Il y a de multiple tendances climatiques qui peuvent affecter les ouragans, pas seulement le réchauffement climatique”, nuance toutefois Gerry Bell, soulignant que la région est depuis 1995 dans une période de haute activité en matière d’ouragans. Il a évoqué des eaux plus chaudes dans l’Atlantique et les Caraïbes, ainsi que l’absence du phénomène climatique El Nino, qui fait baisser l’activité des ouragans