La compagnie aérienne allemande Lufthansa a confirmé ce matin être proche d’un sauvetage par le gouvernement de Berlin via un plan de 9 milliards d’euros
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 21, 2020
La compagnie aérienne allemande Lufthansa a confirmé ce matin être proche d’un sauvetage par le gouvernement de Berlin via un plan de 9 milliards d’euros, qui ferait prendre à l’Etat fédéral une participation importante dans un groupe menacé par l’effondrement du trafic. “Le projet, qui n’a pas encore été finalisé, prévoit des mesures de stabilisation pour un montant allant jusqu’à 9 milliards d’euros, dont 3 milliards d’euros sous forme de prêt” de la banque d’investissement publique KfW, selon la compagnie.
Ce plan amènerait le fonds de stabilité économique du gouvernement fédéral (WSF), créé pour amortir les répercussions de la pandémie de coronavirus, à acquérir 20% du capital, ainsi que des obligations convertibles en actions valant “5% supplémentaires plus une action”, a détaillé Lufthansa.
La convertibilité pourrait être exercée “en cas d’offre publique d’achat par un tiers”, ce qui donnerait de faire au gouvernement une minorité de blocage pour la faire échouer. Si le projet allait à terme, il permettrait de clore des semaines de controverse entre les conservateurs (CDU) de la chancelière Angela Merkel et ses partenaires de coaltion sociaux-démocrates (SPD).
Au sein du parti de Mme Merkel, nombre d’élus ont plaidé pour ne pas s’impliquer autant dans une entreprise entièrement privatisée en 1997, tandis qu’à gauche, beaucoup voyaient là une occasion de pousser la grande compagnie aérienne allemande à préserver l’emploi et être ambitieuse dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ces derniers devraient être satisfaits de la perspective de la nomination par le gouvernement de membres du conseil de surveillance, ainsi que de provisions sur les dividendes futurs ou le salaire des dirigeants. D’après le quotidien économique Handelsblatt, il s’agirait de nommer des personnalités qui ne seraient “pas des élus ou des fonctionnaires”, mais plutôt issues du monde des affaires, comme cela se fait chez le géant de l’aéronautique Airbus.
“Le gouvernement mène de manière intense des discussions avec l’entreprise et la Commission européenne, une décision est attendue sous peu”, a déclaré Mme Merkel lors d’une conférence de presse mercredi à Berlin à propos de ce plan pour la compagnie, également présente via des filiales en Suisse, Belgique et Autriche. Un accord pourrait être officialisé dès jeudi, après approbation du plan par la direction.