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Plan de déconfinement : suivez l’intervention de Philippe à l’Assemblée

Écrit par sur avril 28, 2020

 Le Premier ministre présente ce mardi à l’Assemblée son plan pour faire redémarrer le pays par étapes à partir du 11 mai. «Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai», a-t-il prévenu.

• Le déconfinement ne sera pas uniforme selon les départements. Les déplacements de plus de 100 kilomètres devront obéir à des nécessités impérieuses.

• 700 000 tests virologiques seront pratiqués par semaine à partir du 11 mai. Les personnes positives pourront s’isoler chez elles ou dans des hôtels dédiés. Leurs proches seront testés. Les tests seront remboursés.

• Tous les commerces sauf les cafés-restaurants rouvriront le 11 mai. Des règles strictes de distanciation sociale devront être respectées. Les commerçants pourront exiger le port du masque.

• Les compétitions sportives professionnelles ne pourront pas reprendre.

Transports en commun : le port du masque obligatoire à partir du 11 mai

Discours.

C’est désormais confirmé. Le port du masque sera rendu obligatoire dans tous les transports, métros comme bus, à partir du 11 maiEnviron 70% de l’offre de la RATP sera disponible à cette date. «Il faudra favoriser le télétravail, et réserver le transport aux heures de pointe aux personnes qui travaillent», précise Edouard Philippe.

Les déplacements interdépartementaux ou interrégionaux seront réduits «aux seuls motifs professionnels ou familiaux impérieux, pour des raisons évidentes de limitation de la circulation du virus», à la fin de la période de confinement. La réservation sera obligatoire dans tous les trains. «Nous allons continuer à réduire l’offre», ajoute Edouard Philippe.


Réouverture «très progressive» des écoles dès le 11 mai, de certains collèges à partir du 18 mai

Education.

Pour aborder la vie quotidienne des Français, Edouard Philippe démarre par l’école. «La réouverture des écoles est nécessaire», dit-il en annonçant un maximum de 15 élèves par classe, avec un personnel scolaire masqué s’il est dans l’impossibilité de respecter les gestes barrières.

C’est sur la base du volontariat que les maternelles et primaires ouvriront le 11 mai, tandis que la réouverture de certains collèges pourra se faire à partir du 18 mai «seulement dans les départements où la circulation du virus est très faible». La décision sur une possible réouverture des lycées devrait être prise fin mai.

Le masque sera prohibé en maternelle, déconseillé à l’école primaire mais rendu obligatoire pour les collégiens. Les crèches seront également réouvertes avec une capacité d’accueil de dix personnes maximum selon des priorités d’accueil.


Commerces : réouverture le 11 mai sauf pour les cafés et restaurants

Discours.

Tous les commerces, sauf cafés et restaurants, pourront rouvrir à partir du 11 mai. Il faudra «organiser les flux» et garantir des mesures de protection sanitaire, notamment le port du masque, recommandé pour le personnel et les clients si la distanciation est impossible, annonce Edouard Philippe

Les marchés seront «en général autorisés», sauf décision contraire du maire. Les préfets pourront maintenir fermés les centres commerciaux de plus de 40 000 m2. Le gouvernement fera un point fin mai pour décider si les bars et restaurants peuvent ouvrir après le 2 juin.

StopCovid : Philippe reporte le débat et annonce un vote «spécifique»

Sur le projet sensible du traçage des données mobiles StopCovid«le débat est prématuré» mais lorsque l’application «fonctionnera et avant sa mise en œuvre, nous organiserons un débat spécifique, suivi d’un vote spécifique», a annoncé Edouard Philippe mardi.

L’application, contestée, serait d’une utilité «complémentaire», a déclaré Edouard Philippe, notamment pour savoir qui est entré en contact avec qui dans les transports en commun par exemple.

Mais les questions de libertés publiques «me paraissent fondées. Elles doivent être posées. Elles doivent être débattues», a souligné le Premier ministre au sujet de cette application de traçage qui suscite des critiques jusqu’au sein de la majorité.

Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai»

Discours.

«Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai, ou nous le ferons plus strictement», avertit Edouard Philippe. «Si à l’approche du 11 mai, le nombre de nouveaux cas journaliers n’était pas dans la fourchette prévue, alors nous devrions en tirer les conséquences», a mis en garde le Premier ministre.

Au moins 700 000 tests virologiques par semaine au 11 mai»

Tests.

Concernant les tests, le Premier ministre prévoit «au moins 700 000 tests virologiques par semaine au 11 mai», qui serviront y compris dans les Ehpad. L’assurance maladie prendra ces tests en charge. Edouard Philippe souhaite tester «tous ceux qui, symptomatiques ou non, ont été en contact avec une personne testée positive» une fois que celle-ci a été identifiée. Des brigades dans chaque département seront consacrées à cette mission.

Concernant l’isolement, le Premier ministre indique que celui-ci «n’est pas une punition, il doit être expliqué, consenti et accompagné». Il pourrait y avoir des «dispositifs de contrôle» si nécessaire. Les préfets et collectivités territoriales devront définir le plan d’accompagnement des personnes placées en isolement : «Chez elles ou dans un lieu mis à sa disposition, notamment dans des hôtels réquisitionnés.»

A partir du 11 mai, il y aura suffisamment de masques pour tout le monde»

Masques.

Le Premier ministre estime qu’il y aurait «assez de masques dans le pays pour faire face aux besoins à partir du 11 mai». Il juge par ailleurs«préférable», dans «de nombreuses circonstances» de «porter un masque».

Le Premier ministre assure que la production de masques chirurgicaux sera augmentée et que 20 millions de masques grand public sont déjà commandés. A partir du 11 mai, Edouard Philippe annonce que les pharmacies et la grande distribution «seront invitées à vendre des masques jetables ou lavables». Par ailleurs, une plateforme d’e-commerce proposera prochainement des masques. Les élèves s’en verront distribuer.

Edouard Philippe invite également «toutes les entreprises, quand leurs moyens le leur permettent, à veiller à équiper leurs salariés» en masques de protection.

Edouard Philippe met en garde contre «le risque de l’écroulement» de l’économie

Discours.

Sur la situation économique : «Nous sentons que l’arrêt prolongé de la production de pans entiers de notre économie, que la perturbation durable de la scolarisation d’un grand nombre d’enfants et d’adolescents, que l’interruption des investissements publics ou privés, que la fermeture prolongée des frontières, que l’extrême limitation de la liberté d’aller et venir (…), présenteraient pour le pays, non pas seulement l’inconvénient pénible du confinement, mais en vérité celui, bien plus terrible, du risque de l’écroulement», a déclaré le Premier ministre, qui ajoute par ailleurs que «le déconfinement se fera sur le triptyque protéger-tester-isoler».

«Il nous faudra donc apprendre à vivre avec le Covid-19 et à s’en protéger», prévient Edouard Philippe
Discours.
«Voilà donc le moment où nous devons dire à la France comment notre vie va reprendre», débute Edouard Philippe devant un hémicycle au trois quarts vide pour cause de distanciation sociale. Il salue les effets positifs du confinement : «Depuis le 8 avril, le nombre de cas Covid-19 en réanimation diminue, la décrue est engagée, elle et lente mais régulière.» Mais un prolongement «aurait pour la nation des conséquences gravissimes» pour l’économie, l’éducation et les libertés individuelles, poursuit le Premier ministre. Il est donc temps d’annoncer un «déconfinement aussi attendu que risqué» alors même que l’on sait que «l’immunité collective n’est pas suffisante» : «Il nous faudra donc apprendre à vivre avec le Covid-19 et à s’en protéger.» «Le déconfinement se fera sur le triptyque protéger-tester-isoler», précise Edouard Philippe. Le plan sera «progressif» et «adapté localement».

Edouard Philippe débute sa présentation du plan de déconfinement devant l’Assemblée

Discours.

Le Premier ministre Edouard Philippe vient de démarrer son discours portant sur le plan pour faire redémarrer le pays par étapes à partir du 11 mai. Quelques grands principes sont déjà connus, comme le retour des élèves à l’école sur la base du volontariat, l’adaptation locale sous la houlette des maires, la réouverture des commerces sauf les cafés-restaurants et le masque obligatoire dans les transports en commun.

A moins de deux semaines du jour J, les arbitrages de cette stratégie tant attendue ont fait l’objet de six heures de réunion non stop à l’Elysée lundi avec autour du président, le Premier ministre, le pilote du plan Jean Castex, les ministres Olivier Véran (Santé) et Jean-Michel Blanquer (Education).

Le plan portera d’abord sur les trois prochaines semaines de mai, avec une clause de revoyure début juin, dans un esprit «ultra-pragmatique», précise un proche de l’exécutif. Avec trois grands principes: «progressivité, réversibilité et adaptabilité».

Après le discours d’Edouard Philippe, le plan fera l’objet d’un débat de 2h30 avec les députés, dont 75 pourront être physiquement présents, puis sera soumis au vote.

Gilles Le Gendre (LREM) «assez serein» sur le vote, malgré des dissidences

Assemblée.

Le chef de file des députés LREM Gilles Le Gendre s’est dit «assez serein» quant au vote mardi du plan de déconfinement présenté par Edouard Philippe, malgré des abstentions prévisibles voire des votes contre au sein de son groupe. «Je n’ai aucune inquiétude que (la déclaration du Premier ministre) sera approuvée à une écrasante majorité», a déclaré le député de Paris lors d’une visioconférence de presse.

«Je sais où se trouvent les points de fragilité, les points d’attention», notamment sur la «procédure» de vote qui intervient trop tôt aux yeux de certains, a-t-il souligné. Mais «les Français veulent des réponses et qu’on ne perde pas une minute».

Emmanuel Macron dément toute dissension avec Edouard Philippe et fustige ceux qui «tentent de diviser»

Gouvernement.

Emmanuel Macron a démenti mardi lors du Conseil des ministres toute dissension avec son Premier ministre Edouard Philippe et fustigé ceux qui «tentent de diviser» l’exécutif, selon des sources gouvernementales concordantes.

«L’ensemble de l’exécutif est pleinement aligné dans cette crise. Je n’aurai aucune complaisance à l’égard de ceux qui par des bruits et des rumeurs tentent de diviser le gouvernement et singulièrement le Premier ministre et le Président de la République», a déclaré le chef de l’Etat, selon des propos rapportés par un participant au Conseil des ministres.