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Déplacements, balades… Y a-t-il un relâchement des Français face au confinement ?

Écrit par sur avril 5, 2020

  • Avec l’arrivée du Printemps et le début des vacances scolaires, la tentation est grande de ne pas respecter le confinement.
  • L’appli Covimoov, qui donne des informations sur l’évolution de l’épidémie autour de l’endroit où l’on se trouve, a noté une hausse du nombre de déplacements entre le jeudi 26 mars et le jeudi 2 avril.
  • « On constate depuis lundi dernier un léger relâchement dans les zones touristiques, mais aussi des déplacements plus nombreux dans certaines zones qui s’expliquent probablement aussi par une reprise de l’activité économique », explique Antoine Couret, qui a développé l’appli Covimoov.

« Restez chez vous ! » C’est le message martelé par les autorités publiques depuis le 17 mars pour éviter la propagation du coronavirus et une surcharge de malades dans les hôpitaux français. Mais au bout de trois semaines de confinement, plusieurs indicateurs issus des applications mobiles des smartphones sembleraient montrer que les déplacements des Français sont en hausse.

Selon les données de l’application Covimoov, qui calcule le taux de respect de confinement en combinant l’analyse de plusieurs données, dont les déplacements des personnes dans une zone mesurée le 26 mars et le 2 avril, le confinement serait de moins en moins respecté. Avec l’arrivée du Printemps et le début des vacances scolaires, la tentation de ne pas respecter le confinement, qui est pourtant l’arme la plus efficace pour éviter la propagation du virus, est en effet de plus en plus grande…

Y a-t-il plus de déplacements des Français ?

L’interface Covimoov, développée par Geo4cast, donne des informations sur le respect du confinement (sur la base des déplacements des personnes dans la zone mesurés par une société de guidage GPS, et par l’application elle-même), sur les ventes de médicaments pour les affections respiratoires dans les pharmacies environnantes, et le taux d’occupation des services de réanimation des hôpitaux environnants.

A partir de toutes ces données, l’application a ainsi pu établir une cartographie de la France métropolitaine pour les jeudis 26 mars et 2 avril. Le taux de déplacement du mercredi 26 mars montre que la plupart des départements de l’Hexagone vont de 0 à 36 % seulement par rapport à une situation normale (24 déplacements par semaine). Mais la même carte au jeudi 2 avril affiche des taux beaucoup plus élevés, allant de 36 à 46 % de déplacement par rapport à la moyenne habituelle, note le Journal du Dimanche.

On constate depuis lundi dernier un léger relâchement dans les zones touristiques, mais aussi des déplacements plus nombreux dans certaines zones qui s’expliquent probablement aussi par une reprise de l’activité économique », explique Antoine Couret, président de la société Geo4cast, qui a développé l’application Covimoov et président du hub France IA, qui regroupe responsables publics, chercheurs et entreprises travaillant sur l’intelligence artificielle.

La France, mauvais élève dans le confinement ?

Malgré les données publiées par Covimoov, la France fait figure de bonne élève dans le respect des règles de confinement. Selon les données diffusées par Google Maps pour la France au 29 mars, les effets du confinement sont clairement mesurables. La fréquentation des lieux de loisirs et de consommation (commerces, restaurants, cinémas, etc.) – fermés depuis le 15 mars – a chuté de 88 %. De même, la fréquentation des lieux de transports publics (tramway, métro, gares…) a chuté de 87 %. Le Royaume-Uni, qui a pris des mesures tardives, les Etats-Unis, qui laissent chaque Etat décider, et la Suède qui refuse d’imposer un confinement, connaissent des baisses bien plus faibles, indique un rapport sur la mobilité dans 131 pays publié vendredi par Google.

La perspective d’utiliser nos smartphones et leurs données de localisation pour lutter contre le coronavirus n’est aujourd’hui plus taboue en France, malgré les inquiétudes quant à son caractère potentiellement invasif dans la vie privée. Le Premier ministre Édouard Philippe a envisagé mercredi soir à l’Assemblée nationale la possibilité d’une application mobile, téléchargeable à titre volontaire, qui permettrait d’être informé si l’on a croisé une personne touchée par le virus. Covimoov, application jugée moins intrusive sur le plan de la vie privée que certaines autres applis, s’est déjà dit « prête », selon Antoine Couret.