L’antisèche : Ça, c’est Paris !
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mars 12, 2020
LIGUE DES CHAMPIONS – Dans un contexte très délicat, le PSG a su aller chercher sa qualification pour les quarts de finale grâce à sa victoire sur le Borussia Dortmund (2-0) mercredi au Parc des Princes. Il avait déjà le talent. Mais il a trouvé ce caractère et cette force collective qui lui manquaient systématiquement par le passé. C’est forcément prometteur pour la suite.
Le jeu : Quand Paris avance…
Paris a joué son jeu. Et cela lui a permis d’appuyer là où ça fait mal. Les lacunes de la défense du Borussia ont éclaté au grand jour tant que le pressing parisien était intense et bien coordonné. C’était plus le cas en première période, et ce n’est pas un hasard si les hommes de Thomas Tuchel ont inscrit les deux buts de la qualification dans ces 45 premières minutes. Paris a moins avancé par la suite. Plus prudent après la pause et trop imprécis dans le dernier geste pour exploiter ses contres, le PSG s’est exposé à un retour des Allemands. Mais le BvB, décidément bien moins fringant loin de son Mur, n’a jamais été en mesure d’en profiter.
Les joueurs : Di Maria, presque parfait
Il aime les grands rendez-vous européens. Cela s’est confirmé face à Dortmund. Intenable et décisif, Angel Di Maria a fait pencher la balance du côté parisien. Le seul bémol, c’est ce carton jaune pris alors qu’il était sur le banc après avoir été remplacé. Mais c’est un gros bémol, car l’Argentin sera privé du quart de finale aller. Dans le sillage d’El Fideo, tous les Parisiens ont bien répondu. Juan Bernat, déterminant et buteur malgré son manque de rythme, Neymar, décisif et plein d’abnégation dans le travail défensif, ou encore Idrissa Gueye, omniprésent dans le pressing et précis dans la relance. Et que dire de la charnière Marquinhos-Kimpembe, impériale pour contenir Erling Haaland.
Le facteur X : Paris n’a pas manqué de soutien
Cela ressemblait parfois à un match de présaison sans public, dans un cadre champêtre, bien loin d’une ambiance de Ligue des champions. Mais les supporters parisiens ont bien fait tout ce qui était en leur pouvoir pour pousser leur équipe vers les quarts de finale. Massés à l’extérieur du stade, ils ont fait sentir leur présence aux joueurs qui leur ont bien rendu après le coup de sifflet final. Ce n’était pas vraiment le meilleur moyen de lutter contre la propagation du coronavirus. Mais ce soutien a été précieux pour permettre aux hommes de Thomas Tuchel de franchir enfin ce cap des 8es de finale.
La stat : 6
Il a fallu attendre quatre ans pour les retrouver à ce stade de la compétition. Le PSG n’avait plus atteint les quarts de finale de la Ligue des champions depuis la saison 2015-16 et une qualification acquise à Stamford Bridge face à Chelsea. Paris est de retour dans le Top 8 de la C1, pour la 6e fois de son histoire. Aucun autre club français ne peut en dire autant.
La décla : Thomas Tuchel
” On a souffert mais on a souffert ensemble et c’était nécessaire. C’était un effort énorme. Sans spectateur, c’est super bien de l’avoir fait.”
La question : Pourquoi c’est un grand pas en avant pour le PSG ?
Le match en lui-même n’est pas totalement abouti. Mais l’essentiel est ailleurs pour Paris. Car le PSG a dû affronter des vents contraires. Il y a eu le score défavorable du match aller, avec une performance calamiteuse à la clé et un après-match franchement mouvementé. Il y a eu ce huis clos imposé pour ce match retour qui a privé le PSG de soutien à l’intérieur du stade. Il y a eu les absences combinées de Marco Verratti, Thomas Meunier, Thiago Silva ou Kylian Mbappé, trop juste pour débuter le match. Cela fait beaucoup. Mais Paris est resté debout pour avancer.
Et il l’a fait en équipe. Le PSG a dégagé cette force collective qui lui a si souvent fait défaut par le passé à ce stade de la compétition. Dans un contexte très délicat, il a su préparer parfaitement ce rendez-vous et le mérite en revient aussi à son coach, décrié à juste titre après le match aller. Tuchel a fait les bons choix sur ce match et on a enfin reconnu Paris. Avec quelques défauts mais surtout beaucoup de qualités. Avec cette solidarité et un esprit de conquête essentiels pour exploiter une force de frappe offensive unique en Europe.
Si c’est un grand pas en avant, il en appelle désormais un autre. Tant que cette édition de la Ligue des champions pourra continuer, ce qui n’est pas forcément une certitude à l’heure où le coronavirus sévit dans le monde, ce PSG aura l’occasion d’atteindre enfin le dernier carré de la compétition. Ce serait une première sous l’ère QSI. Paris s’est prouvé qu’il était capable de lutter contre vents et marées pour se donner cette opportunité. Il lui appartient maintenant d’aller plus loin. Avec un tableau qui s’est déjà bien dégagé, il en a les moyens.