Virus en Chine – La ville de Pékin annule les festivités prévues pour le Nouvel An chinois
Écrit par Jonathan PIRIOU sur janvier 23, 2020
La ville de Pékin annule les festivités prévues pour le Nouvel An chinois
Tous les voyageurs en provenance de Chine, où l’épidémie d’un mystérieux coronavirus a touché des centaines de personnes, “doivent subir un contrôle thermique à leur arrivée” à l’aéroport de Dubaï, l’un des plus importants au monde, ont annoncé jeudi les autorités.
“Le contrôle sera effectué à des portes (de débarquement) sécurisées” par des équipes médicales, a précisé dans un communiqué l’aéroport de Dubaï qui s’attend à accueillir “des milliers” de passagers chinois à l’occasion de leur Nouvel An samedi.
A Genève, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué les mesures «très, très fortes» prises par la Chine, estimant qu’elles allaient «diminuer» les risques de propagation hors de ses frontières.
Elles sont intervenues au moment où l’OMS avait réuni son comité d’urgence pour décider si le nouveau virus constituait une «urgence de santé publique de portée internationale».
Les experts n’étant pas parvenus à se mettre d’accord sur la question, le directeur de l’OMS a décidé de poursuivre la réunion jeudi à partir de 11H00 GMT.
L’OMS n’a jusqu’ici utilisé le terme d’urgence internationale que pour de rares cas d’épidémies requérant une réaction mondiale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 et la RDC depuis 2018.
A Washington, un porte-parole du Département d’Etat a souligné les «signes encourageants qui montrent que le gouvernement chinois a compris la gravité de ce problème».
Le virus de la famille du Sras a gagné plusieurs pays d’Asie et même les Etats-Unis, où quelques cas ont été recensés.
Les contrôles de température corporelle se sont généralisés dans plusieurs aéroports d’Asie, du pourtour du Pacifique ainsi qu’au Royaume-Uni, au Nigeria et en Italie.
La Chine prend les grands moyens contre le nouveau coronavirus qui a commencé à se répandre dans le reste du monde, mettant de facto en quarantaine à compter de jeudi la métropole de Wuhan, au coeur de l’épidémie.
Depuis 10H00 locales (2H00 GMT), plus aucun train ni avion ne doit en principe quitter la cité de 11 millions d’habitants située en plein centre de la Chine.
La ville des bords du Yangtsé est au coeur de l’épidémie qui depuis décembre a contaminé plus de 500 personnes et fait 17 morts, selon un dernier bilan communiqué mercredi soir. Toutes les personnes décédées ont succombé à Wuhan ou dans sa région.
«Les habitants ne doivent pas quitter Wuhan sans raison spécifique», a annoncé le Quartier général chargé de la lutte contre l’épidémie au niveau municipal.
Cette décision est prise afin «d’enrayer efficacement la propagation du virus», a-t-il expliqué, alors que la Chine s’apprête à entrer vendredi dans son long congé du Nouvel an, qui occasionne chaque année des centaines de millions de voyages.
La décision ayant été annoncée pendant la nuit, les habitants de Wuhan (prononcer «Wou-ranne», ndlr) n’ont pas pu planifier un éventuel départ.
En début de matinée, il restait possible de quitter la ville en voiture, selon un reporter du site internet d’information The Paper.