Un haut commandant iranien tué à Bagdad dans un raid américain
Écrit par Jonathan PIRIOU sur janvier 3, 2020
Le général Qassem Soleimani, à la tête de la force Al Qods, une unité d’élite des Gardiens de la révolution iraniens, a été tué dans une frappe aérienne des États-Unis contre son convoi, à l’aéroport de la capitale irakienne Bagdad, sur ordre du président Donald Trump, a déclaré jeudi 2 janvier le Pentagone. Abou Mahdi al-Mouhandis, commandant du Hachd al-Chaabi, une milice irakienne soutenu par l’Iran, a également été tué dans l’attaque, a déclaré à Reuters un porte-parole des miliciens. Les Gardiens de la révolution, cités par la télévision publique iranienne, ont confirmé que le général Soleimani avait été tué. Un porte-parole des Forces mobilisées du peuple (PMF), groupe paramilitaire irakien composé de milices chiites pro-Iran, a imputé ce double assassinat aux États-Unis et Israël.
Dans un communiqué, le département américain de la Défense indique que l’armée américaine a procédé à l’assassinat de Qassem Soleimani à la demande du président Donald Trump, une mesure «défensive» prise pour «protéger le personnel américain à l’étranger». «Cette frappe est destinée à dissuader l’Iran de tout projet d’attaque ultérieur», dit le Pentagone, soulignant que les États-Unis continueraient de prendre les mesures nécessaires pour protéger leurs ressortissants et intérêts dans le monde.
Au moins huit personnes tuées dans l’attaque
Washington estime que Qassem Soleimani a «orchestré» des attaques contre des bases de la coalition en Irak ces derniers mois et le tient pour responsable des «attaques» survenues cette semaine contre l’ambassade américaine à Bagdad. Avant l’annonce du Pentagone, des représentants américains s’exprimant sous couvert d’anonymat ont assuré à Reuters que les États-Unis ont mené des frappes dans la capitale irakienne contre deux cibles liées à l’Iran, sans davantage de précisions.
Selon des groupes paramilitaires irakiens, trois roquettes ont frappé l’aéroport international de Bagdad, tuant au moins huit personnes. Les roquettes ont atterri près du terminal de fret aérien et incendié deux véhicules, faisant aussi plusieurs blessés.
Le guide suprême crie vengance
Un commandant d’une milice locale a déclaré à Reuters que Soleimani et al-Mouhandis étaient tous deux à bord d’un véhicule qui a été «frappé par deux missiles guidés successifs lancés par un hélicoptère américain» alors que le convoi quittait le terminal des arrivées de l’aéroport de Bagdad. Un autre véhicule transportant des gardes du corps issus des PMF a été atteint par une roquette, a ajouté Abou Mountathar al Husseini. «Les criminels américains disposaient d’informations détaillées sur les mouvements du convoi», a-t-il déclaré.
Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei a déclaré qu’une terrible vengeance attendait «les criminels» qui ont assassiné Soleimani, et décrété trois jours de deuil national. La mort du puissant général est une «escalade extrêmement dangereuse et imprudente», a prévenu vendredi sur Twitter le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.