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Australie : Les autorités organisent « l’évacuation la plus importante jamais réalisée » avant un nouveau pic de chaleur

Écrit par sur janvier 2, 2020

Les flammes continuent de ravager le sud-est de l’Australie. Certains feux sont devenus incontrôlables, contraignant des milliers de touristes à quitter la zone alors que la météo doit encore se dégrader samedi, avec un nouveau pic de chaleur qui risque de favoriser les incendies.

L’évacuation de la zone interdite aux touristes va être « la plus importante jamais réalisée dans la région », a souligné le ministre des Transports de Nouvelle-Galles du Sud Andrew Constance sur la chaîne ABC. Les pompiers de Nouvelle-Galles du Sud ont demandé jeudi matin aux touristes de quitter les lieux dans une zone côtière de 200 kilomètres de long, depuis la pittoresque ville de Batemans Bay (à environ 300 km au sud de Sydney) vers le sud et l’Etat de Victoria. Ils doivent partir avant samedi, journée noire attendue sur le front des incendies avec des rafales de vent soutenues et des températures supérieures à 40°C. Des conditions propices pour attiser les innombrables incendies en cours.

Une file de voitures pour quitter la zone

Une longue file de voitures s’étendait jeudi le long de l’autoroute menant vers Sydney. Une conductrice a affirmé à l’AFP avoir mis plus de trois heures pour parcourir seulement 50 kilomètres. Le directeur adjoint du service des pompiers de l’Etat, Rob Rogers, a ajouté que les pompiers étaient incapables d’éteindre ou même de contrôler les incendies en cours.

« Le message c’est qu’il y a tellement de feux dans cette zone que nous ne sommes pas en capacité de les contenir », a-t-il déclaré à ABC. « On doit juste s’assurer qu’il n’y a plus personne sur leur chemin ». John Steele, 73 ans, qui vit près de Merimbula, sur la côte sud, a raconté à l’AFP que certains « paniquaient » en raison des appels à évacuer : « Il y a tellement de fausses informations sur Facebook et Internet ». Il décrit la situation de ces derniers jours comme « chaotique » alors que les réserves de produits frais et d’essence sont presque épuisées.

Un navire de l’armée mobilisé

Les autorités n’ont pas encore pu entrer en contact avec tous les habitants des régions rurales les plus isolées. Plus de 400 maisons ont été détruites ces derniers jours, un nombre qui devrait s’accroître au fur et à mesure que les pompiers atteignent les hameaux les plus retirés, pour constater l’étendue des ravages. Des navires et avions militaires ont été déployés, ainsi que des personnels d’urgence, pour convoyer de l’aide humanitaire et évaluer les dégâts dans les régions les plus isolées.

Cette journée pourrait même être pire que celle de mardi, la plus meurtrière depuis le début de la crise. De nombreux touristes ont passé deux nuits isolés dans des zones privées d’électricité et de communications, avec de maigres réserves de nourriture. Les autorités ont toutefois réussi à sécuriser quelques routes pour leur permettre de partir.

Un navire de la marine est arrivé jeudi matin dans la cité balnéaire de Mallacoota, où des personnes se sont, pendant des heures, réfugiées sur la plage pour échapper aux flammes qui ont atteint la ville. Chris Stephenson, commissaire adjoint au sein des services d’urgence de l’Etat de Victoria, a indiqué que certaines personnes vulnérables ont déjà été secourues et que 500 autres seront évacuées lors de la première phase de cette longue opération.

Dix-huit morts et 1.300 maisons détruites

« Aujourd’hui, les choses devraient commencer à bouger pour les touristes de Mallacoota et les habitants qui ne souhaitent pas rester là-bas », a-t-il affirmé. « Compte-tenu du nombre de personnes (…) cela va prendre des jours, si ce n’est des semaines ».

Au moins 18 personnes sont décédées depuis le début, en septembre, de la saison des feux. Ce bilan humain pourrait encore s’alourdir, les autorités de l’Etat de Victoria ayant affirmé jeudi que 17 personnes étaient portées disparues à travers son territoire. Depuis le début de la saison des incendies, plus de 1.300 maisons ont été réduites en cendres et 5,5 millions d’hectares sont partis en fumée, soit une zone plus vaste qu’un pays comme le Danemark ou les Pays-Bas.

Cette crise sans précédent a donné lieu à des manifestations pour demander au gouvernement de prendre immédiatement des mesures contre le réchauffement climatique qui serait, selon des scientifiques, à l’origine de ces incendies plus précoces, plus longs et plus violents que jamais.