Attaque de Londres : l’assaillant, déjà condamné pour terrorisme, avait été libéré sous caution
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 30, 2019
L’homme qui a tué deux personnes vendredi lors d’une attaque « terroriste » au couteau à London Bridge, avant d’être abattu par la police, était Usman Khan, 28 ans, un ex-prisonnier condamné pour terrorisme, a annoncé samedi le chef de l’antiterrorisme britannique, Neil Basu.
« Cet individu était connu des autorités, ayant été condamné en 2012 pour des infractions terroristes. Il a été remis en liberté conditionnelle en décembre 2018 », a indiqué le responsable policier dans un communiqué, précisant qu’une perquisition était en cours dans un lieu du comté de Staffordshire, dans le centre de l’Angleterre, où il résidait.
D’après l’agence de presse PA, il avait été condamné à 16 ans de prison pour son appartenance à un groupe qui avait voulu commettre un attentat à la bombe à la Bourse de Londres, le London Stock Exchange, et établir un camp d’entraînement terroriste au Pakistan sur des terres qui appartenaient à sa famille, dans le Cachemire. Le nom de Boris Johnson, alors maire de Londres, avait notamment été retrouvé sur une liste manuscrite de cibles potentielles du groupe.
Un niveau de dangerosité réévalué
Selon le Guardian, Usman Khan, alors âgé de 19 ans, était le plus jeune membre du groupe, et il était déjà considéré comme « plus radicalisé » que les autres. Mais son niveau de dangerosité a fini par être réévalué, ce qui a conduit à sa libération sous caution en décembre 2018.
Cette attaque, qualifiée de « terroriste » et survenue à l’endroit même où un attentat s’était déjà déroulé en 2017, à moins de deux semaines d’ élections législatives anticipées au Royaume-Uni, a coûté la vie à un homme et une femme. Trois personnes, un homme et deux femmes, ont été blessées. L’une se trouvait vendredi soir dans un état « critique mais stable », une autre dans « un état stable » et une troisième a subi des « blessures moins graves », a précisé le patron du service public de santé britannique (NHS), Simon Steven.
Selon la police, l’homme a participé vendredi à une conférence organisée dans le Fishmonger’s Hall, un bâtiment à l’extrémité nord du London Bridge à l’intérieur duquel l’attaque a commencé. Il a ensuite poursuivi sur London Bridge, avant d’être arrêté par des membres du public puis abattu par la police, cinq minutes après qu’elle fut appelée à 13h58 (locales et GMT).
Bracelet électronique
Le journal The Times a précisé que l’homme portait un bracelet électronique lorsqu’il a pris part à cette conférence sur la réhabilitation de prisonniers organisée par l’université de Cambridge.
Plusieurs passants ont été salués en « héros » par la police et des responsables politiques pour s’être rués sur l’assaillant et s’être battus avec lui, selon des vidéos enregistrées par des témoins et diffusées sur les réseaux sociaux.
Des « ex-prisonniers » pour l’immobiliser
Un homme en particulier était salué sur les réseaux sociaux. Dans plusieurs vidéos concordantes circulant sur Twitter, on le voit sortir de la mêlée un couteau à la main, criant à d’autres témoins de reculer. « Certains des gars qui étaient sur [l’assaillant] étaient d’ex-prisonniers et ils se trouvaient tous au Fishmonger’s Hall », selon Jamie Bakhit, un agent d’entretien de 24 ans cité par PA, qui a dit s’être entretenu avec un des intervenants.