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Chute du mur de Berlin : trente ans après, 9 cartes sur le décalage persistant entre l’ex-RDA et le reste de l’Allemagne

Écrit par sur novembre 6, 2019

Sur les revenus, le chômage, la démographie ou les résultats électoraux, la frontière est toujours visible entre les deux Allemagnes.

Trente ans après la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, qui a mené à la réunification du pays en octobre 1990, l’écart en termes économique, social ou même culturel persiste entre l’ex-RDA et Allemagne de l’Ouest.

Dans leur rapport annuel sur « le statut de l’unité allemande », publié en 2018, les autorités du pays pointaient le « très lent rattrapage » des Etats fédéraux (Länder) de l’ex-Allemagne de l’Est. Pourtant, 57 % des citoyens de l’Est se sentent considérés comme des citoyens de seconde zone.
Trente ans après la chute du mur, le taux de chômage ou la productivité connaissent encore des écarts substantiels, mais le gouvernement fédéral a fait les comptes : alors que le PIB par habitant de la RDA représentait 43 % de celui de l’Ouest en 1990, le niveau des cinq Länder de l’Est atteignait 75 % de leurs voisins occidentaux en 2018.

Davantage d’athées. La République démocratique allemande (RDA) était un régime communiste athée, qui décourageait la pratique religieuse. Trente ans après, cet héritage reste marqué. Les disparités sont encore fortement marquées géographiquement entre les arrondissements de l’ex-Allemagne de l’Est et la partie ouest du pays. C’est dans le Land de Thuringe qu’on trouve le plus fort taux de personnes sans religion déclarée avec 94,1 % à Weimar, ou encore 88,1 % à Brandebourg-sur-la-Havel.

Une population plus âgée. A la chute du mur de Berlin, en novembre 1989, la démographie de l’ex-RDA a subi deux bouleversements majeurs. D’une part, une partie des jeunes qualifiés sont allés s’installer à l’Ouest – cela représente 1,9 million de personnes en trente ans. De l’autre, et jusqu’au milieu des années 2000, la natalité a brusquement plongé : le nombre d’enfants par femme s’est effondré de 1,58 à 0,78 en cinq ans, avant de remonter lentement. Avec l’inertie démographique, les conséquences pour la croissance de la population de l’est de l’Allemagne sont toujours visibles aujourd’hui : l’âge moyen de la population est plus élevé à l’Est qu’à l’Ouest (entre 46 et 48 ans à l’Est selon les arrondissements, contre 40 à 44 à l’Ouest), même si la natalité des cinq Länder de l’Est a de nouveau dépassé celle de l’Ouest (1,61 enfant par femme contre 1,57 en 2017).
Un héritage politique toujours marqué à gauche. Sur les choix politiques, les habitants de l’Est ont conservé certains réflexes, ils votent toujours plus massivement que les autres pour Die Linke, le parti de gauche radicale né de la fusion en 2007 du Parti du socialisme démocratique (l’ancien parti unique de l’ex-RDA) et de l’Alternative électorale travail et justice sociale. Dans les Länder de l’Est, leur moyenne dépassait 16 % aux élections fédérales de 2017. A l’autre extrémité du spectre politique, le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) a réalisé ses meilleurs scores dans l’ex-RDA, 22 % en 2017.