The Stan Lee Story” : le super livre sur le super créateur des super-héros Marvel

Une wonder story à l’américaine : celle de Stanley Martin Lieber. D’origine modeste, né d’immigrés roumains à New York, il va devenir Stan Lee, un pilier de la culture pop comme scénariste des éditions Marvel. Sans lui, pas de Spider-Man, d’Ironman, d’Avengers, d’X-Men, de Dr. Strange et de tant d’autres. Dans ce méga-livre de quelque sept kilos, superbement illustré se trouve tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Stan Lee, sans jamais oser le demander.

De Tarzan à Shakespeare

Le scénariste et éditeur de comics Roy Thomas, qui a bien connu Stan Lee, est à la barre de cette somme, tout à l’honneur du pape des superhéros. Si l’iconographie prime dans ce super-beau livre de 624 pages grand-format, la biographie fait le récit initiatique d’un jeune homme passionné de fiction et qui va devenir un des plus prolifiques raconteurs d’histoires. Cultivé et inventif, déterminé et persévérant, l’impact de ce créateur hors-normes, stratège et convaincu, aura des répercussions bien au-delà du seul monde de l’édition américaine, créant un empire aux dimensions universelles.

Quoi de plus américain pourtant que les superhéros ? The Stan Lee Story rappelle leur genèse, depuis les années 30, quand elle croise la jeunesse de celui qui va devenir leur chantre emblématique sur plusieurs décennies. Les pages sur le bagage culturel que s’est forgé le jeune Stanley révèlent un vrai éclectisme : de la culture populaire – de Jules Verne à Edgard-Rice Burroughs, le créateur de Tarzan – jusqu’à Shakespeare et la tragédie antique. Ses scénarios et personnages résultent en effet d’un savant dosage de toutes ces sources, une alchimie qui sera la signature des éditions Marvel, en ralliant à sa cause les meilleurs dessinateurs de son temps.

Enjeux sociétaux

Car si Stan Lee est créateur de superhéros, il lui faut des graphistes à la hauteur de ses ambitions. Pour cela, il sût dénicher et s’approprier ceux qui allait devenir les plus grands de leur génération :  Jack Kirby, John et Sal Buscema, Steve Ditko ou Gil Kanes… Lire la biographie de Stan Lee, c’est également lire celle des éditions Marvel, depuis leur embryon jusqu’à l’empire qu’elles sont devenues. Avec leur migration au cinéma, via la télévision, le dessin animé, puis la réalisation des blockbusters qui prennent d’assaut nos salles de spectacle. A ce titre cinq films Marvel figurent parmi les onze plus grands succès du box-office mondial 2019.

Cette histoire mouvementée, nourrie d’alliances, de conflits, de rabibochages, au croisement de l’art et de l’industrie, recoupe des enjeux sociétaux. L’apparition de tel ou tel superhéros s’ancre dans des contextes historiques, comme Captain America au seuil de la Seconde Guerre mondiale, avec son discours nationaliste, ou Black Panthers, alors que la lutte pour les Droits civiques s’affirme aux Etats-Unis au début des années 60. La reconnaissance d’une identité adolescente est à l’origine de Spider-Man, et la psychanalyse hante les tourments galactiques du Surfer d’argent…

Une vie bien remplie, d’une rare énergie, ressort de The Stan Lee Story, illustré de planches de comics, couvertures, ébauches, photos… en noir et blanc ou en couleurs, en très grand format, avec en fin de parcours des épisodes exhaustifs d’aventures entièrement reproduits. Un must pour les fans, mais aussi l’histoire de tout un pan de la pop culture, revisité et magnifié.