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Offensive en Syrie: la colère des Turcs contre Donald Trump

Écrit par sur octobre 17, 2019

Les menaces du président américain sur l’économie turque ont suscité l’agacement de la population du sud-est du pays, comme BFMTV a pu le constater ce mercredi à Mardin. 

La lettre adressée par Donald Trump au président turc Recep Tayyip Erdogan, le 9 octobre dernier, au début de l’offensive d’Ankara contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, a filtré. Dans son style caractéristique, entre tournures naïves et menaces ouvertes, le chef d’Etat américain y admoneste son homologue : il lui enjoint de ne pas “jouer les durs”, de “ne pas faire l’idiot”, envisageant même la “destruction de l’économie turque” si Recep Tayyip Erdogan ne revient pas à de meilleures intentions.

Des mots qui ont du mal à passer auprès d’une population turque chauffée à blanc et qui semble très majoritairement se ranger derrière son président. Tout près de la frontière syrienne, dans les rues de Mardin, que BFMTV a pu parcourir mercredi, les termes employés par les locaux pour évoquer Donald Trump sont acérés.

Pardon mais Trump parle comme un enfant dans la rue qui veut décider de tout”, lance Ercan, un commerçant. “Ce politicien a un discours et des actes indignes. S’il a le dollar, nous avons Dieu.”

“Il n’aura pas le courage de nous sanctionner” 

Après avoir semblé donner son feu vert à l’opération turque, Donald Trump a depuis autorisé des sanctions contre la Turquie. Selon le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, d’autres sanctions américaines sont en préparation si un accord en vue d’un cessez-le-feu n’est pas trouvé.

La chose semble plutôt faire sourire Omar, coiffeur. Bravache, il avance: “Il n’aura pas le courage de nous sanctionner. Qu’il le fasse, nous serons derrière notre président.”

Ahmed Kayaoglu, docteur en économie, est plus flegmatique. Pour lui, tout ça n’est qu’un grand jeu de dupes géopolitique. “Je pense qu’il veut éviter que la Turquie ne dépasse les limites dans cette guerre mais sans l’arrêter pour autant. Et l’Europe soutient l’Amérique en ce sens pour éviter qu’Ankara n’ouvre ses frontières aux réfugiés de son territoire”, pose-t-il.

Un jeu entre puissants qui pèse déjà lourd sur les épaules des civils. Selon l’ONU ce mercredi, on compte déjà 160.000 réfugiés depuis le début de l’offensive.