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Permanences vandalisées: la tension monte avec les agriculteurs autour du Ceta

Écrit par sur août 2, 2019

En Haute-Garonne, des tonnes de fumier ont été déversées devant la permanence de la députée Monique Iborra, qui la veille disait assumer son vote en faveur du traité de libre-échange avec le Canada. 

“Tous les députés qui ont voté” en faveur de la ratification du CETA sont désormais ciblés. Dans la nuit de jeudi à vendredi, deux nouvelles permanences de parlementaires La République en marche ont fait l’objet de dégradations de la part d’agriculteurs en colère.

Devant celle de la députée de Haute-Garonne Monique Iborra, vingt tonnes de fumier ont été déversées. Le déclencheur: le refus de celle-ci, comme d’autres, de se rendre à une rencontre prévue lundi avec des représentants du secteur. La députée de la 3ème circonscription du même département, Corinne Vignon, a quant à elle vu sa permanence murée au moyen de parpaings. Du fumier a par ailleurs été déversé devant la préfecture.

En début de semaine, Monique Iborra disait assumer son choix de soutenir le traité de libre-échange avec le Canada. D’après elle, c’est un moyen “d’imposer à nos partenaires d’Outre-Atlantique notre niveau d’exigence en matière de climat, d’environnement et de précaution sanitaire”.

“Les agriculteurs en ont marre”

Cet argumentaire ne convainc pas le moins du monde Luc Mesbah, secrétaire général adjoint de section syndicale FDSEA en Haute-Garonne, interrogé par BFMTV:

“Aujourd’hui, les agriculteurs (…) en ont marre de leur comportement. (…) On cible tous les députés qui ont voté les accords dans tous les départements de France.” 

Derrière le symbole du fumier déversé, il y a l’image de ce que les Français, d’après ces agriculteurs (en l’occurrence occitans), consommeront une fois que le CETA entrera pleinement en vigueur. 

“C’est ce que, bientôt, les Français auront dans l’assiette. De la merde! (…) Et M. Castaner, il oublie un truc, c’est que c’est nous qui faisons à manger aux Français. Et nous, on fait de la qualité”, a par ailleurs argué un céréalier, Jean-François Lamassé, pour BFMTV. 

La référence au ministre de l’Intérieur est liée au fait que, jeudi, Christophe Castaner a assimilé l’un des saccages de permanence parlementaire à un “attentat”. Du côté des agriculteurs, d’autres opérations sont prévues, mais les représentants syndicaux assurent être encore ouverts à la discussion avec le gouvernement.

Dans un été à haut risque, marqué par la polémique Rugy puis la disparition de Steve Maia Caniço, l’Elysée et Matignon vont s’échiner à éteindre tout nouvel incendie.