Décès de Pierre Péan, écrivain et journaliste d’enquête
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juillet 26, 2019
Il était devenu célèbre pour ses enquêtes, comme les révélations sur la jeunesse trouble de François Mitterrand ou encore l’affaire des diamants de Bokassa. Il est mort à 81 ans.
Le journaliste Pierre Péan, enquêteur chevronné ayant pour sujets de prédilection l’Afrique, les médias et la face cachée des personnalités politiques, avec notamment le passé trouble de l’ex-président socialiste François Mitterrand pendant l’occupation nazie, est mort jeudi 25 juillet, a annoncé L’Obs.
Christophe Nick, auteur avec Pierre Péan d’une enquête sur TF1 en 1997, a également annoncé ce décès sur sa page Facebook : «C’est terrible. Le Patron, Pierre Péan, mon ami, est parti ce soir.» «Pierre Péan, le grand journaliste d’investigation, est mort jeudi soir 25 juillet à l’âge de 81 ans», écrit pour sa part L’Obs sur son site internet, saluant «l’un des plus grands journalistes d’enquête français». L’AFP n’a pu joindre l’entourage de Pierre Péan.
Pierre Péan s’est fait connaître avec ses enquêtes fouillées au long cours, qu’il publiait à raison d’un livre tous les un ou deux ans. Il réalise son coup de maître en 1994 avec Une jeunesse française : François Mitterrand 1934-1947, dans lequel le président socialiste s’explique pour la première fois sur son appartenance à la droite pétainiste qui allait engager la France dans la collaboration avec l’occupant nazi, avant son action dans la Résistance.
N’ayant jamais peur des polémiques, il enquêtera aussi sur Jacques Chirac, Bernard Kouchner ou Jean-Marie Le Pen. En 1979, ce fils d’un coiffeur de l’ouest de la France, qui avait débuté dans des cabinets ministériels au Gabon avant de se lancer dans le journalisme, passant par l’AFP puis l’hebdomadaire L’Express, sort dans Le Canardenchaîné sa première grande affaire. Il s’agit de diamants que l’empereur Bokassa de Centrafrique aurait offerts au président français Valéry Giscard d’Estaing. Le scandale aura une grand retentissement à deux ans de l’élection présidentielle.
En 1983, ce tiers-mondiste dans l’âme publie Affaires africaines, sur les relations entre la France et le Gabon. Il reviendra sur les sujets africains avec le génocide rwandais (dans Noires fureurs, blancs menteurs en 2005), où certains de ses propos sur les Tutsis feront polémique.
«Ma méthode est exclusivement fondée sur le temps, expliquait celui qui s’est aussi intéressé aux grands médias avec son livre TF1, un pouvoir (avec Christophe Nick) et son enquête La Face cachée du Monde (2003, avec Philippe Cohen) qui met à mal la réputation du quotidien français.