Al-Khelaïfi mis en examen pour corruption
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 23, 2019
Le Parisien et l’AFP annoncent ce jeudi que Nasser Al-Khelaïfi, le président du Paris Saint-Germain a été mis en examen pour corruption dans le cadre de l’enquête sur “l’achat” des Mondiaux d’athlétisme 2017. L’avocat du dirigeant qatari a confirmé l’information, contestant en bloc tous les motifs d’accusation.
Nasser Al-Khelaïfi se retrouve au coeur de la tempête. Selon les informations du Parisien, confirmées par l’AFP, le président du PSG a été mis en examen pour corruption active, lui qui est soupçonné d’avoir tenté d’acheter les Mondiaux d’athlétisme 2017. “NAK” aurait ainsi validé un versement de 3,1 millions d’euros en faveur de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme, Lamine Diack. Le fils de ce dernier est par ailleurs visé depuis le 18 avril par un mandat d’arrêt émis par les juges d’instruction pour des soupçons de “corruption passive” et de “blanchiment aggravé“, selon une source proche du dossier citée par l’AFP.
Les magistrats financiers s’interrogent sur deux versements d’un total de 3,5 millions de dollars, réalisés à l’automne 2011 par la société Oryx Qatar Sports Investment, détenue à égalité par Nasser Al-Khelaïfi et son frère Khalid, au profit d’une société de marketing sportif dirigée par Papa Massata Diack, le fils de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme Lamine Diack. A cette époque, Doha ambitionnait d’accueillir les Mondiaux d’athlétisme de 2017, organisés par l’IAAF, et les JO de 2020.
“Nasser Al-Khelaïfi n’est ni un actionnaire, ni un dirigeant, de la société Oryx en 2011. Il n’intervient ni directement, ni indirectement, dans la candidature de la ville de Doha (…) Ces faits ne le concernent pas“, affirme Me FrancisSzpiner, l’avocat de Nasser Al-Khelaïfi. Les juges d’instruction cherchent à déterminer si, en contrepartie de ces versements, Lamine Diack, patron de l’athlétisme mondial de 1999 à 2015, a oeuvré d’une part au report des dates d’organisation de ces deux compétitions, en raison des conditions météo du pays. Et d’autre part, à l’obtention de votes de membres de l’IAAF en faveur du Qatar pour les Mondiaux.
Le patron de BeIN Group également mis en examen
Contacté par le quotidien francilien, l’avocat du président du PSG évoque des “affirmations totalement inexactes“. “Le nom de Nasser Al-Khelaïfi n’apparaît sur aucun document du dossier. Ces incriminations ne reposent sur aucun élément de preuve tangible“, poursuit ce dernier. Pour rappel, Nasser al-Khelaïfi était placé, depuis le 20 mars dernier, sous le statut de témoin assisté dans cette affaire, qui vise également les conditions d’attribution des JO de Tokyo 2020 et de Rio 2016. Il s’était alors volontairement présenté devant le juge.
Yousef Al-Obaidly, membre du conseil d’administration du PSG et actuel patron de BeIN Group, a également été mis en examen selon les informations du Monde. Convoqué à nouveau le 16 mai par Renaud van Ruymbeke, le juge d’instruction au pôle financier du tribunal de Paris, Nasser Al-Khelaïfi ne s’était pas présenté, invoquant sa présence à la finale de la Coupe de l’émir du Qatar de football. Selon l’AFP, il a été mis en examen par courrier.