Le cyclisme touché par une nouvelle affaire de dopage sanguin
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 15, 2019
Pour le cyclisme, l’« opération Aderlass » ne sera pas une nouvelle « affaire Puerto », du nom de l’affaire de dopage en Espagne qui avait démasqué plusieurs stars du peloton en 2007. Depuis l’arrestation, le 27 février à Erfurt (Thüringe), d’un médecin allemand, Mark Schmidt, soupçonné de diriger un réseau de dopage organisé, le peloton bruisse de rumeurs sur l’implication de grands noms du cyclisme. En l’espace d’une semaine, les Autrichiens Stefan Denifl (CCC) et Georg Preidler (Groupama-FDJ) avaient avoué avoir été en contact avec le médecin, et des sources proches de l’enquête avaient confié au Monde l’implication d’autres cyclistes.
Mais le grand ménage espéré par certains n’aura probablement pas lieu : selon les informations du Monde et du Corriere della Sera – informations confirmées par l’Union cycliste internationale (UCI) – seuls deux autres cyclistes en activité dans le World Tour, la première division mondiale, sont soupçonnés à ce stade d’avoir bénéficié de transfusions sanguines autologues, une méthode de dopage indétectable, de la part du docteur Mark Schmidt. Il s’agit du Croate Kristijan Durasek et du Slovène Kristjan Koren.
Ces deux coureurs occupent le rôle d’équipier au sein, respectivement, des formations UAE-Emirates et Bahrain-Merida, équipes à dominance italienne mais financées par des capitaux du Golfe. Koren a terminé le Tour de France à huit reprises, Durasek est censé s’y rendre pour la sixième fois cet été.
Un troisième homme en activité dans le World Tour est dans le viseur des enquêteurs : il s’agit du Slovène Borut Bozic, ancien sprinteur de bon niveau et vainqueur d’étape sur le Tour d’Espagne. Il s’est reconverti cette saison en directeur sportif de l’équipe Bahrain-Merida, pour laquelle il courait ces deux dernières années.