Leonard De Vinci Où est passé le «Salvator Mundi», tableau le plus cher du monde?
Écrit par Jonathan PIRIOU sur avril 29, 2019
La France et l’Italie s’apprêtent à commémorer les 500 ans de Leonard de Vinci. Une grande rétrospective lui sera dédiée à l’automne au Louvre, au cours de laquelle le musée parisien espère accueillir le « Salvator Mundi ». Un tableau attribué au peintre italien et vendu 450 millions de dollars en 2017 lors d’une vente aux enchères. Mais la peinture qui représente le Christ émergeant des ténèbres a disparu depuis sa vente.
« Le Louvre a demandé au Département de la culture et du tourisme d’Abu Dhabi le tableau en prêt », confirme le musée. Mais « nous n’avons pas encore la réponse », ajoute-t-il
Un propriétaire inconnu
Aujourd’hui encore, on ignore officiellement qui a acheté le tableau. L’acheteur serait le prince saoudien Badr ben Abdallah, agissant au nom du puissant prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. Les théologiens de l’université Al Azhar du Caire auraient déconseillé à l’héritier de s’afficher avec le tableau pour des raisons religieuses : Jésus est considéré comme un prophète, mais le tableau le représente en tant que sauveur du monde, donc Dieu, représentation impossible en islam.
Toujours est-il que le « Salvator Mundi » devait être exposé en septembre dernier au Louvre Abu Dhabi, partenaire du musée parisien. Or le musée émirati a annoncé à la surprise générale le report de l’exposition. Sur la localisation actuelle du tableau, les experts interrogés sont partagés : certains le voient dans les réserves du Louvre Abu Dhabi, mais d’autres estiment qu’il n’y est jamais arrivé et pourrait être à Genève.
Une mauvaise image pour le Louvre
La vente du tableau a été compliquée en raison de sa mauvaise condition et de sa dégradation. Dianne Modestini, restauratrice du tableau, ne « comprend pas les controverses » et assure que « Léonard de Vinci l’a peint ».
Ce sont les doutes sur la paternité du tableau qui auraient « incité le propriétaire du tableau » à ne pas l’exposer, selon Jacques Franck. Et surtout, le Louvre pourrait « tacher sa crédibilité et sa réputation » en cautionnant une œuvre sur laquelle subsistent des doutes, ajoute Daniel Salvatore Schiffer, philosophe de l’art. Un risque que le musée préfère sans doute éviter.