Décathlon renonce finalement à vendre son hijab qui fait scandale depuis ce matin
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 26, 2019
Décathlon renonce finalement à la commercialisation de son “hijab de running” . Xavier RIVOIRE, directeur de la communication de l’enseigne, l’annonce sur RTL : « Nous prenons effectivement décision en toute responsabilité en ce mardi soir, de ne pas commercialiser à l’heure qu’il est ce produit en France. »
Le groupe français Décathlon a affirmé «assumer complètement» la commercialisation prochaine d’un «couvre-tête» destiné aux pratiquantes de course à pied, déjà vendu au Maroc sous l’appellation «hijab», et qui suscite la polémique en France.
Dans les prochaines semaines, cet «accessoire initialement développé et commercialisé au Maroc, à la demande de pratiquantes locales de course à pied», sera «rendu disponible en France et partout dans le monde dans les magasins» Décathlon qui en feront la demande, a indiqué à l’AFP Xavier Rivoire, responsable de la communication externe de Decathlon United.
«Nous assumons complètement le choix de rendre le sport accessible pour toutes les femmes dans le monde. C’est presque un engagement sociétal, si cela permet à des coureuses de pratiquer la course à pied, nous l’assumons avec sérénité», a-t-il poursuivi. «L’engouement pour le produit a fait que nous nous sommes posé la question de le rendre disponible» ailleurs qu’au Maroc, a détaillé M. Rivoire, soulignant que «ce couvre-tête laisse le visage libre et visible».
Responsable du jogging chez Kalenji, la gamme de course à pied de l’enseigne, Angélique Thibault, qui a conçu le «Hijab Kalenji», se dit «mue par la volonté que chaque femme puisse courir dans chaque quartier, dans chaque ville, dans chaque pays, indépendamment de son niveau sportif, de son état de forme, de sa morphologie, de son budget. Et indépendamment de sa culture».
Interrogée mardi sur RTL, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a souligné qu’un tel produit n’est «pas interdit par la loi». Mais «c’est une vision de la femme que je ne partage pas. En tant que femme c’est comme ça que je le vis. Tout ce qui peut amener à une différenciation me gêne. J’aurais préféré qu’une marque française ne promeuve pas le voile», a-t-elle ajouté. «Personnellement, je n’ai pas envie qu’on favorise la différenciation entre les femmes et les hommes», a mis en avant la ministre.
Pour Aurore Bergé, porte-parole de La République en marche, «le sport émancipe. Il ne soumet pas. Mon choix de femme et de citoyenne sera de ne plus faire confiance à une marque qui rompt avec nos valeurs. Ceux qui tolèrent les femmes dans l’espace public uniquement quand elles se cachent ne sont pas des amoureux de la liberté».