Caen: Les gendarmes dispersent avec des lacrymos un millier de manifestants qui occupaient un échangeur
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 18, 2018
Les forces de l’ordre sont intervenus il y a quelques minutes au niveau de l’échangeur d’Ifs au sud de Caen pour disperser un millier de gilets jaunes, notamment au moyen de gaz lacrymogène, a constaté un journaliste de l’AFP. Arrivés par l’est de l’échangeur, neuf cars de gendarmes mobiles étaient visibles au niveau de l’échangeur – le plus important point de blocage autour de l’agglomération de Caen dimanche -, où les forces de l’ordre se sont déployées. Les «gilets jaunes» y avaient installé un barrage filtrant à la mi-journée, laissant passer les véhicules au compte-goutte. Vers 16H30, devant l’arrivée d’un groupe de manifestants formant un bloc assez compact, les forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogène pour les disperser. La plupart ont rebroussé chemin et les gendarmes ont aussi essuyé quelques jets de bouteilles.Le maire de Lyon Gérard Collomb, qui a quitté le ministère de l’Intérieur il y a un mois et demi, a appelé dimanche à “être à l’écoute de nos territoires” face au mouvement des “gilets jaunes”. “Il nous faut plus que jamais être à l’écoute de nos territoires et rassembler nos concitoyens pour répondre aux défis actuels et à venir. #GiletsJaunes”, écrit-il sur Twitter.
La mère de famille qui a heurté une participante à un barrage des “gilets jaunes”, samedi à Pont-de-Beauvoisin, a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire dimanche. Elle est poursuivie “pour violences volontaires avec arme par destination (en l’espèce la voiture, ndlr) ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, selon le parquet. Sa garde à vue a été levée dimanche matin et elle a été placée sous contrôle judiciaire. Les enfants de la victime seront avisés par le juge d’instruction saisi de leur possibilité de se constituer parties civiles s’ils le souhaitent, ajoute-t-il.
La mobilisation de près de 290.000 “gilets jaunes” samedi partout en France a été entachée par le décès samedi matin d’une manifestante de 63 ans percutée par une conductrice prise de panique, sur une manifestation réunissant alors une quarantaine de personnes et qui n’avait pas été déclarée en préfecture. Au volant de son 4×4, elle a été prise dans un barrage alors qu’elle devait emmener sa fille chez le médecin. “Des personnes ont tapé sur sa voiture; elle a paniqué et a accéléré”, avait expliqué samedi le préfet de Savoie.
Jacline Mouraud avait dénoncé la “responsabilité de l’État” après la mort d’une manifestante en Savoie. Ce matin, Christophe Castaner a répondu à celle qui est devenue une figure des “gilets jaunes”. “Cette dame devient une star médiatique et est prête à dire n’importe quoi et à faire n’importe quoi, a-t-il déclaré. Assumons nos responsabilités. J’aimerai que Jacline, qui a appelé à se mobiliser et à désorganiser le pays, assume aussi ses responsabilités”.
François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, annonce dans le Parisien que le gouvernement ne fléchira pas concernant l’application de la taxe carbone au 1er janvier. François de Rugy dit comprendre les raisons du mouvement. « C’est une colère qui vient de loin », analyse-t-il. Mais il assume : le gouvernement ne changera pas de cap, car « il faut se libérer du tout pétrole ».