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Le président d’Interpol soupçonné de corruption par la Chine

Écrit par sur octobre 7, 2018

La disparition du Président chinois d’Interpol, retenu dans son pays et soupçonné de corruption, pourrait tourner au bras de fer diplomatique. Sa famille restée en France a été placée sous protection.Que reprochent au juste les autorités de Pékin au patron d’Interpol ? Meng Hongwei, 64 ans, premier Chinois à avoir été élu président de l’organisation de coopération policière internationale, n’a plus donné signe de vie depuis le 25 septembre. Selon nos informations, il se trouve « sous enquête » dans son pays, soupçonné par la justice d’avoir favorisé une entreprise dans le cadre de l’obtention d’un marché de cybersécurité. Depuis six ans environ, le gouvernement chinois est engagé dans une vaste campagne « anticorruption » qui a servi de prétexte à la mise à l’écart de dignitaires politiques ou administratifs, de magnats de l’immobilier et même d’une star de cinéma.

Quelle que soit la réalité des charges contre le patron d’Interpol, sa « disparition » tourne au bras de fer diplomatique. Depuis son siège à Lyon (Rhône), l’organisation a exigé ce samedi une « clarification »sur le sort de ce haut dignitaire. Dans un communiqué posté sur Twitter, le secrétaire général d’Interpol, dit attendre « une réponse officielle des autorités chinoises » pour répondre « aux inquiétudes ». La France fait part elle aussi de ses « interrogations ».

Son épouse et ses enfants sous protection en France

La première alerte remonte à jeudi lorsque l’épouse de Meng Hongwei n’ayant aucune nouvelle de son mari depuis le 25 septembre poste un message sur son compte Facebook, demandant la protection de la France. Une enquête pour « disparition inquiétante » est ouverte le vendredi par le parquet de Lyon et confiée à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs). Le ministère de l’Intérieur accorde presque aussitôt une protection pour l’épouse et les enfants de Meng Hongwei, menacés téléphoniquement en chinois, faisant référence au sort du mari.

Les policiers mènent un travail de téléphonie et d’audition dans l’entourage professionnel du patron d’Interpol. Deux choses sont certaines. Premièrement, Meng Hongwei a bien quitté la France le 20 septembre dernier. Deuxièmement, le haut-dignitaire chinois a bien atterri dans son pays en provenance de Stockholm. L’homme, élu en 2016 à la tête d’Interpol, fut longtemps proche de l’actuel président Xi Jinping. Son élection à la tête d’Interpol pour quatre ans a d’ailleurs provoqué les craintes de dissidents de voir Pékin utiliser l’organisation pour traquer ses opposants réfugiés à l’étranger.

Dans sa conduite des affaires, Meng Hongwei semblait incarner avec zèle la ligne du parti communiste. « Il apparaissait comme quelqu’un de très autoritaire, entouré d’une petite équipe de Chinois», souligne un connaisseur de l’institution. Pour Jean-Vincent Brisset, directeur de recherches à l’IRIS, cercle de réflexion sur la géopolitique, « Meng Hongwei, qui était par ailleurs vice-ministre de la sécurité intérieure et avait réorganisé les gardes côtes dans son pays, fut longtemps un homme de confiance. Il avait d’ailleurs pu s’installer à Lyon avec femme et enfants alors que les familles restées au pays représentent un moyen de pression commode. Son élection à la tête d’Interpol en 2016 participait du rayonnement de la Chine à l’étranger. » « Il ne fait aucune doute que sa disparition, dans un contexte de raidissement et de fuite en avant du pouvoir, est liée au sort réservé aux opposants, souligne Jean-Vincent Brisset. La Chine traverse la plus longue campagne anticorruption depuis Mao, qui est aussi une campagne d’élimination des adversaires politiques, un grand classique des luttes de clans et d’influences chinois. »