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Colère et émotion au Brésil après l’incendie du musée emblématique de Rio

Écrit par sur septembre 3, 2018

L'un des plus anciens musées brésiliens a été dévasté par les flammes dans la soirée de dimanche. Le sinistre, qui ne semble avoir fait aucune victime, est qualifié au Brésil de «tragédie culturelle». Le Muséum d'histoire naturelle français déplore l'irréparable perte causée par la catastrophe.

Manque de fonds, incurie des pouvoirs publics, protestations de chercheurs et d'étudiants devant le site calciné: le gigantesque incendie du Musée National de Rio de Janeiro a provoqué une vive polémique lundi au Brésil. «Il ne suffit pas de pleurer. (…) Il faut que la population soit indignée. Une partie de cette tragédie aurait pu être évitée», a déclaré Alexandre Keller, directeur de musée, devant les décombres fumants de l'ancien palais impérial du XIXe siècle.

«Le gouvernement doit aider le musée à reconstruire son histoire», a-t-il ajouté, pointant du doigt le manque de fonds alloués à l'entretien, en raison selon lui de coupes budgétaires. Une centaine d'étudiants et chercheurs liés au musée, la plupart vêtus de noir, étaient rassemblés lundi matin devant l'édifice, entre colère et émotion, applaudissant dès qu'un objet était sorti des décombres. Considéré comme le plus grand musée d'histoire naturelle d'Amérique Latine, le Musée national, qui a fêté en juin son bicentenaire, abritait environ 20 millions de pièces de valeur inestimable et une bibliothèque de plus de 530.000 titres. Un des seuls vestiges préservés est l'énorme météorite de plus de cinq tonnes qui trône toujours devant l'entrée, désespérément seule au milieu des cendres et des murs calcinés.La directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, a déploré la «perte d'un héritage culturel inestimable pour l'humanité toute entière».

 

«Perte incommensurable»

Après avoir passé une bonne partie de la nuit à combattre les flammes, les pompiers tentaient en matinée de sauver ce qui pouvait l'être. L'incendie, dont les causes n'ont toujours pas été déterminées, a débuté dimanche vers 19h30 locales (23h30 en France) et s'est vite propagé dans les trois étages de l'édifice, dont la structure était surtout composée de bois et autres matériaux particulièrement inflammables. «Nous allons procéder avec beaucoup de précaution pour voir si nous arrivons à sauver quelque chose. Je ne sais pas encore si une salle a été préservée», a expliqué un porte-parole des pompiers.

 

«Nous croyons que des objets gardés dans un coffre au troisième étage ont pu être préservés», a affirmé Gustavo Lourenço, employé du musée. Antônio Gambine Moreira, responsable de la planification et des finances de l'Université UFRJ, qui gère le musée, a indiqué que quelques pièces avaient pu être récupérées au sous-sol. Mais il a souligné qu'il s'agissait d'une partie insignifiante au vu de tout ce qui a été détruit, évoquant «une perte incommensurable».

 

Parmi les pièces inestimables qui sont parties en fumée, une collection égyptienne, une autre d'art et d'artéfacts gréco-romains, des collections de paléontologie comprenant le squelette d'un dinosaure trouvé dans la région de Minas Gerais, ainsi que le plus ancien fossile humain découvert au Brésil, connu sous le nom de «Luzia». «Je suis venu dire au revoir», a commenté sobrement un étudiant, avant d'enlacer un collègue, comme lui ému aux larmes. «C'est le Brésil tout entier qui part en fumée, c'est une catastrophe indescriptible pour ceux qui défendent l'histoire et la culture», a déclaré Valeria Rivera, technicienne de restauration, qui travaillait au musée depuis 2012.