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6 Nations 2019 – L’antisèche : la pelle de Londres

Écrit par sur février 10, 2019

TOURNOI DES 6 NATIONS 2019 – Les Bleus ont sombré à Twickenham (44-8) ce dimanche. Dépassés dès la première minute de jeu, ils sont restés impuissants face à des Anglais épatants de maîtrise et d’intelligence tactique. Avec deux défaites en deux journées, le XV de France peut craindre le pire pour la suite de ce Tournoi.

Le résumé

Les Bleus espéraient une révolte, une réaction d’orgueil, une promesse pour l’avenir en venant dans le temple du rugby. Leur dimanche de retrouvailles à Twickenham s’est révélé être un chemin de croix, de la première à la dernière minute. Les Anglais ont récité leur partition avec une maîtrise et une confiance épatantes face à un adversaire déboussolé, asphyxié, dépassé. Jamais Guilhem Guirado et ses partenaires ne sont parvenus à trouver la parade au plan de jeu dessiné par Eddie Jones.

Avec, au cœur du système, une occupation d’une redoutable efficacité mettant en lumière les incohérences d’un XV de départ réunissant deux centres et un ailier sur son triangle d’arrière. Pour le reste, dans le jeu de passes, l’intensité, les sorties de camp, les duels, les courses ou encore sous les ballons haut, les hommes de Jacques Brunel évoluaient un ou plusieurs crans en-dessous de leurs hôtes du jour. Seule consolation : ils ont laissé à leurs prédécesseurs de 1911 la palme de la plus sévère défaite de tous les temps face à l’Angleterre avec trente-sept points d’écart.

Le fait

Un Bleu averti n’en vaut donc pas deux. Les Anglais, connus pour leurs entames tonitruantes, avaient prévenu, par l’intermédiaire de Chris Ashton, du danger : “Eddie Jones m’a aligné pour que je marque tôt.” Dès la deuxième minute, le plan du sélectionneur a fonctionné : après un en-avant de Guilhem Guirado au centre du terrain, Elliot Daly accélérait et tapait à suivre pour Jonny May dans l’angle mort. Imparable. Pour la cinquième fois de suite, le XV de la Rose venait d’inscrire un essai dans les trois premières minutes. Après la Nouvelle-Zélande (Ashton, 1’52”), le Japon (Care, 2’55”), l’Australie (May, 2’12”) et l’Irlande (May, 1’31”), le XV de France a, à son tour, été foudroyé quelques instants après le coup d’envoi. En quête de confiance, il ne pouvait connaître pire faux départ. Jamais, il ne parviendra à s’en relever.

Les meilleurs

Côté français, personne ne peut véritablement prétendre à une place dans cette catégorie. On retiendra tout de même la bonne volonté de Jefferson Poirot, une poignée d’éclairs de Yoann Huget ou Damian Penaud, l’entrée en jeu très tranchante d’Antoine Dupont ou encore quelques grattages de Mathieu Bastareaud. Côté anglais, en revanche, le tableau d’honneur paraît fourni. A tout seigneur, tout honneur : l’ouvreur Owen Farrell a sans nul doute signé un de ses plus beaux récitals sur la scène internationale, avec une animation chirurgicale et un jeu au pied millimétré.

Derrière, l’arrière Elliot Daly a frisé la perfection dans son jeu au pied comme ballon en main, Jonny May a ébouriffé la défense française grâce à sa vitesse, inscrivant un triplé, et Henry Slade, centre aux multiples talents, a aussi brillé. Devant, Courtney Lawes a imposé sa dimension physique, Mark Wilson s’est démultiplié et Jamie George a signé une grande première période. Et on en oublie…

La décla d’Arthur Iturria

” On a pris une branlée. Les Anglais étaient beaucoup trop forts. L’Écosse va venir chez nous pour nous taper, comme tout le monde maintenant. Il va falloir gagner pour défendre notre maillot”

La question : le XV de France peut-il finir dernier ?

Le scénario catastrophe, craint avant la compétition, est en train de prendre forme : les Gallois, forts de leurs dix succès de rang, sont venus gagner au Stade de France et l’Angleterre, beaucoup trop forte, n’a même pas laissé espérer les Bleus. Après deux journées, Guilhem Guirado et ses partenaires ne peuvent plus prétendre à la victoire finale. Tout sauf une surprise, certes, mais le constat reste rude. Surtout, la perspective d’une finale pour la cuiller de bois à Rome, dans un mois, se profile à l’horizon. Le sinistre augure ne tient pas de la provocation. Mais entre sa fébrilité persistante et les séquelles du traumatisme anglais dans les têtes, les troupes de Jacques Brunel aborderont la réception de l’Ecosse avec le trouillomètre à zéro.

Dans les pires conditions : sans XV de départ établi, sans confiance, sans élan, sans véritable fil directeur… Le XV du Chardon, certes décevant face à l’Irlande, possède au moins un certain vécu collectif et des repères rassurants. De là à considérer Finn Russell et ses boys comme favoris de ce rendez-vous ? Peut-être pas mais le rapport de forces paraît plus que jamais indécis. Comme après, les Tricolores se rendront à Dublin où les attendra la deuxième nation mondiale, la dernière journée de ce Tournoi pourrait offrir un duel fratricide entre le XV de France et la Squadra Azzura pour les au revoir, sans doute, de Sergio Parisse à la compétition. Le drame romain serait alors tout planté.